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La France Insoumise

Sophie Chikirou "ne considère pas que la Chine est une dictature", Raphaël Glucksmann suggère que la place de LFI est au rassemblement de Pékin

Sophia Chikirou, députée La France Insoumise, à l'Assemblée Nationale, à Paris, le 20 Mai 2025.

Sophia Chikirou, députée La France Insoumise, à l'Assemblée Nationale, à Paris, le 20 Mai 2025. - Photo par XOSE BOUZAS / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La députée La France insoumise Sophia Chikirou a affirmé, dans un extrait diffusé par Quotidien mercredi, qu'elle "ne considère pas que la Chine est une dictature". Des propos fustigés par le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann, farouchement opposé à l'union avec La France insoumise à gauche.

La députée La France insoumise Sophia Chikirou a fait réagir plusieurs personnalités politiques en affirmant que la Chine n'était pas une dictature, dans un extrait diffusé par l'émission Quotidien ce mercredi 3 septembre.

"Je ne considère pas que la Chine est une dictature. La Chine est un système politique (...) à 'parti dominant', qui est le Parti communiste chinois, et un système politique où il n'y a pas un seul homme qui dirige la Chine", estime-t-elle, des propos tenus durant les universités d'été de la France insoumise en août.

Si Sophia Chikirou reconnaît que "la critique du Parti communiste chinois est impossible", elle ajoute qu'"après, vous pouvez critiquer des mesures qui sont prises, des propositions politiques qui sont faites".

"La liberté d'expression en Chine est aussi menacée, à mon avis, que celle qu'on a en France", assure encore la députée. En 2025, l'ONG Reporters sans Frontières a placé la France 25e de son classement mondial de la liberté de la presse, soit une chute de quatre places par rapport à 2024. RSF y jugeait la situation "plutôt bonne". La Chine, elle, était 178e, avec une situation "très grave".

Le tacle de Raphaël Glucksmann

Face aux propos de Sophia Chikirou, le leader de Place Publique, Raphaël Glucksmann, farouchement opposé à l'union avec La France insoumise à gauche, a réagi jeudi, suggérant avec ironie que la place de LFI était au rassemblement de Pékin réunissant Vladimir Poutine, Xi Jinping et Kim Jong Un.

"Ces gens-là ne font plus la différence entre une dictature et une démocratie, entre la Chine et la France. Ils passent sous silence la déportation des Ouïghours, la répression à Hong Kong, la mise en prison de l'ensemble des dissidents. Ils passent sous silence le fait que la Chine est une menace à la fois politique, géopolitique et aussi économique pour nos pays", a dénoncé sur Franceinfo Raphaël Glucksmann, connu notamment pour sa défense des Ouïghours.

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"Peut-être que leur place est à Pékin, avec ce grand rassemblement de grands humanistes internationaux depuis la Corée du Nord jusqu'à l'Iran, en passant par la Chine et la Russie", a ironisé l'eurodéputé, tête de liste du Parti socialiste aux dernières élections européennes. Une référence à la réunion à Pékin entre le président chinois Xi Jinping, son homologue russe Vladimir Poutine et le leader nord-coréen Kim Jong Un.

Opposé à toute union avec LFI, Raphaël Glucksmann a quand même reconnu qu'il voterait pour un candidat insoumis face à un candidat RN, de la même manière qu'il voterait pour un candidat LR face à l'extrême droite.

Autain attend que "le mouvement manifeste son désaccord"

La députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, ex-insoumise qui a quitté le mouvement en 2024, a quant à elle affirmé sur X que "pour que de tels propos n'engagent pas les insoumis, encore faut-il que le mouvement manifeste son désaccord". Clémentine Autain a plusieurs fois critiqué l'impossibilité de débattre et d'afficher des désaccords au sein de LFI.

Un rapport adopté au début de l'été par la commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale, que Sophia Chikirou avait déposé, appelait à "un changement de cap stratégique dans les relations entre l'Union européenne et la Chine, au bénéfice d'une coopération respectueuse des souverainetés nationales".

"Il est temps de réaffirmer clairement l'attachement européen au multilatéralisme et au droit international. L'Europe doit rompre avec 'l'occidentalisme' (ou choc des civilisations)", était-il encore écrit dans ce rapport.

Sophie Cazaux avec AFP