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"Il faut assumer la rupture": Raphaël Glucksmann exclut toute union avec LFI en cas de nouvelles législatives, même pour faire barrage au RN

Le député européen et leader de Place publique Raphaël Glucksmann aux universités d'été du PS à Blois, le 29 août 2024

Le député européen et leader de Place publique Raphaël Glucksmann aux universités d'été du PS à Blois, le 29 août 2024 - Guillaume Souvant

Le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann, exclut, dans un entretien à Libération, toute union avec LFI aux législatives même dans les circonscriptions où le RN pourrait l'emporter.

"Assumer la rupture" et "faire face frontalement". Le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann, exclut, dans un entretien à Libération, toute union avec LFI aux législatives même dans les circonscriptions où le RN pourrait l'emporter.

Contrairement à l'accord du Nouveau Front populaire conclu en juin 2024 avec l'ensemble de la gauche, en cas de nouvelle dissolution, "nous ne reproduirons pas la même stratégie décidée alors dans la hâte", affirme le député européen.

"Il n'y aura pas d'alliance avec LFI et l'union que nous proposerons se fera dans la clarté. Elle sera sociale, démocrate, écologiste et pro-européenne, sans compromission", ajoute-t-il.

S'il considère que "notre priorité est d'empêcher l'extrême droite d'avoir une majorité absolue", Raphaël Glucksmann "ne pense pas que s'unir avec LFI dans des circonscriptions où il y a un risque RN soit la bonne recette".

Il juge même que "pousser un candidat LFI est le plus beau cadeau à leur faire! Plus il y a de deuxième tour LFI-RN, plus il y a de chances d'avoir des RN à l'Assemblée nationale".

"Assumer la rupture"

Pour Raphaël Glucksmann, "il faut assumer la rupture" avec LFI, "faire face frontalement au RN sans avoir ce boulet au pied. Et oeuvrer au front républicain au 2e tour". Alors que le PS, les Écologistes, les ex-insoumis et Générations se préparent à une primaire de la gauche pour la présidentielle, Raphaël Glucksmann refuse d'y participer.

Nous savons tous qu'à la présidentielle, il y aura deux offres à gauche. Pas à cause des égos: à cause des idées qui sont trop antinomiques", argumente-t-il, estimant qu'inviter Jean-Luc Mélenchon dans une primaire, même s'il refuse d'y participer, "ça veut dire que vous vous engagez à voter et à faire campagne pour lui s'il gagne".

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"On m'explique que Jean-Luc Mélenchon va perdre. Et alors? Déjà, il nous a prouvé jusqu'ici qu'il faisait de bonnes campagnes. Mais sa simple invitation signifie que vous n'avez rien contre l'hypothèse d'un Jean-Luc Mélenchon président. Or je ne ferai pas semblant: je le refuse", affirme-t-il encore.

L'eurodéputé considère par ailleurs que "la gauche doit apprendre à ne pas être sectaire. Si notre stratégie est de dire que tous les gens qui ont voté Emmanuel Macron sont des pestiférés, on va se faire plaisir entre nous, mais on ne gagnera jamais une élection".

L.V. avec AFP