"Rendez-nous notre drapeau": Delogu demande à récupérer le symbole palestinien brandi à l'Assemblée

Le député insoumis Sébastien Delogu brandit le drapeau de la Palestine dans l'hémicycle le 28 mai 2024 - Miguel MEDINA / AFP
Le député insoumis Sébastien Delogu a écrit un courrier à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, (EPR, ex-Renaissance) ce lundi 9 septembre pour lui réclamer son drapeau de la Palestine.
Il l'avait brandi le 28 mai 2024 en plein l'hémicycle en interpellant le camp présidentiel sur la situation dans la bande de Gaza, avant d'écoper de la sanction la plus lourde de l'Assemblée nationale: une exclusion des travaux de l'Assemblée nationale pendant 15 jours et la privation de la moitié de son indemnité parlementaire durant deux mois. Yaël Braun-Pivet avait alors dénoncé un comportement "inadmissible".
Regrettant que son drapeau "symbole d'un peuple colonisé et massacré" lui ait été "confisqué" ce jour-là, Sébastien Delogu juge que celui-ci "n'est pas plus (sa) propriété" que celle de Yaël Braun-Pivet.
"Je ne peux rester silencieux"
"Il appartient à toutes celles et ceux qui luttent, ont lutté, ou lutteront en France, en Palestine, ailleurs pour la dignité de l'être humain et contre l'oppression aveugle et barbare des plus violents sur les plus démunis", écrit le parlementaire des Bouches-du-Rhône. Il souhaite que le drapeau lui revienne pour qu'il "demeure avec celles et ceux qui incarnent aujourd'hui l'espérance universelle de la liberté, de l'égalité et de la fraternité".
Dans son courrier, l'élu des quartiers nord de Marseille en remet également une couche sur sa critique du camp présidentiel, avançant qu'il a rendu aux "Gazaouis, l'espace d'un instant, la dignité que le silence sur leur sort du gouvernement niait".
"Je ne peux rester silencieux alors que, depuis le 7 octobre 2023, plus de 40.000 Palestiniens ont perdu la vie et que 1,9 million d'entre eux ont été contraints de se déplacer, et que l'ensemble de ceux qui demeurent à Gaza manquent désespérément de tout", insiste ce proche de Jean-Luc Mélenchon.
Son coup d'éclat du 28 mai dernier avait permis à LFI de mettre le sujet au centre des débats, alors que le mouvement entrait dans la dernière ligne droite d'une campagne des élections européennes centrée sur la situation à Gaza.
Yaël Braun-Pivet refuse
La réponse de Yaël Braun-Pivet ne s'est pas faite attendre. La présidente de l'Assemblée nationale refuse d'accéder à la demande de Sébastien Delogu et l'invite, ce mardi 10 septembre dans un message sur X, à "privilégier le travail parlementaire sur la polémique et les provocations".
Yaël Braun-Pivet partage également une lettre écrite à l'adresse de l'insoumis dans laquelle elle dit se référer à "un usage constant", selon lequel "les objets retirés aux députés enfreignant les règles (...) dans l'hémicycle ne sont pas restitués."
"Je vous rappelle que, par ce geste, vous avez délibérément enfreint les dispositions de l'article 9 de l'instruction générale du bureau, qui interdit de brandir ce type d'objet", écrit également la patronne du Palais Bourbon. Tout en soulignant la "scène tumultueuse" qu'avait provoquée le geste de Sébastien Delogu pour mieux justifier la sanction prise à son égard en mai dernier.