Réforme des retraites: Clémentine Autain juge que "la légalité, ce n'est pas la démocratie"

Clémentine Autain persiste et signe. "Bien sûr que la légalité, ce n'est pas la démocratie", déclare la députée La France Insoumise (LFI) ce lundi au micro de BFMTV-RMC, après avoir opéré cette même distinction la veille lors de l'émission "Questions politiques" sur France Inter, France Info et Le Monde.
En cause: la décision du Conseil Constitutionnel vendredi. Si les Sages ont retoqué certaines mesures, portant essentiellement sur les seniors, ils ont validé la réforme et notamment le report de l'âge légal à 64 ans, douchant ainsi les espoirs des oppositions et des syndicats.
Clémentine Autain souligne que l'instance de la rue de Montpensier peut "valider une loi qui n'a pas de légitimité", auprès des syndicats et des Français, ni "au Parlement, puisque l'Assemblée nationale n'a pas voté" le texte en raison de l'utilisation du 49.3 par l'exécutif.
"Crise de régime"
L'insoumise prend un exemple: le 47.1. Cet article de la Constitution permet, dans le cadre d'un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS), de limiter à 50 jours l'examen d'un projet de loi au Parlement.
Au-delà de ce délai, le président de la République peut procéder par ordonnance. Fortement décriée par les oppositions, la procédure est néanmoins "légale", relève Clémentine Autain, pour mieux mettre en avant sa distinction avec la "démocratie".
À l'image de La France insoumise, l'élue de Seine-Saint-Denis appelle à une VIème République. Pour elle, "nous sommes dans une crise de régime", car "la Constitution" actuelle permet "à un seul homme de décider": Emmanuel Macron.
"Quand vous avez un tel décalage entre le président de la République, qui est normalement garant de l'unité de la nation, et la majorité des Français, cela signifie que quelque chose ne tourne absolument pas rond", appuie la parlementaire.
Et d'insister une nouvelle fois: "Ça peut être légal, mais ce n'est pas démocratique".