Bateau pour Gaza: LFI demande une audience "de toute urgence" à Emmanuel Macron

Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, et la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, à l'Hôtel de Matignon le 15 septembre 2023 - Bertrand GUAY / AFP
La France insoumise demande une audience "de toute urgence" à Emmanuel Macron concernant la détention des quatre Français qui restent maintenus dans un centre de rétention en Israël après l'arrestation de leur bateau en route pour Gaza.
"La détention illégale de Rima Hassan, eurodéputée, de Yanis Mhamdi journaliste, de Reva Seifert-Viard, militant écologiste et de Pascal Mauroieras, ingénieur marin dans les geôles israéliennes est intolérable", ont ainsi écrit Mathilde Panot, Manuel Bompard et Manon Aubry dans un courrier.
"Nous demandons de toute urgence une audience auprès du président de la République", ont-ils appelé.
"Violation du droit international"
"Cette détention fait suite à l'interception, tout aussi illégale, dans les eaux internationales du voilier Madleen de la flottille de la Liberté", ont écrit les leaders de La France insoumise, dénonçant une "violation flagrante du droit international, notamment du droit maritime et du droit humanitaire".
Selon un tracker en ligne, le bateau se trouvait au moment de leur arrestation dans les eaux internationales. Selon Benjamin Fiorini, maître de conférence en droit privé, contacté par BFMTV, cet acte n'est "pas du tout conforme au droit international". Israël n'a en effet pas de souveraineté dans la zone où a eu lieu l'interception.
Greta Thunberg a dénoncé de son côté lors de son rapatriement "un kidnapping dans les eaux internationales". L'ambassadeur de France en Israël, Joshua Zarka, a de son côté affirmé que l'arraisonnement du bateau s'était fait dans les eaux israéliennes, rejetant les accusations de violation du droit international.
Les quatre Français encore retenus en Israël seront expulsés
La France insoumise fait part à Emmanuel Macron de sa "préoccupation pour la santé et le respect des droits de nos concitoyens".
Le mouvement demande ainsi à la France "d'œuvrer par tous les moyens pour la libération immédiate et sans conditions des prisonniers et pour faire respecter notre pays et le droit international". Mathilde Panot, Manuel Bombard et Manon Aubry a déploré un gouvernement "en deçà de la situation".
Ce mercredi, le chef de la diplomatie française a annoncé que les quatre passagers français du bateau humanitaire Madleen encore retenus en Israël seront expulsés jeudi et vendredi.
Parmi les 12 personnes qui se trouvaient à bord du voilier humanitaire à destination de Gaza, le Madleen, deux Français avaient accepté d'être expulsés dès mardi tandis que quatre autres avaient refusé dans l'attente d'une décision de justice, avait précisé mardi le chef de la diplomatie française.
"Instrumentalisation"
Depuis l'arrestation de ces 12 personnes, le gouvernement et La France insoumise enchaînent les passes d'armes.
Ce mardi, le gouvernement a accusé La France insoumise d'avoir "engorgé les services de crise" du quai d'Orsay en incitant ses soutiens à interpeller les autorités françaises au sujet des passagers de la "Flottille de la liberté".
Le lendemain, François Bayrou a dénoncé de son côté "une instrumentalisation" par "des militants" politiques à "laquelle nous ne devons pas nous prêter". Mathilde Panot lui avait notamment reproché de "ne pas avoir eu un mot" en faveur de la Flottille de la liberté.