Attaque à Washington: Éric Coquerel demande "l'arrêt du génocide en cours à Gaza", le CRIF l'accuse de "cultiver l’antisémitisme"

Le député LFI Eric Coquerel, président de la commission des Finances, le 16 octobre 2024 à l'Assemblée nationale à Paris lors d'une réunion de la commission - Bertrand GUAY © 2019 AFP
Une phrase qui ne passe pas pour les institutions juives. Après la mort de deux employés de l'ambassade d'Israël aux États-Unis à l'extérieur du Musée juif de Washington ce mercredi 21 mai, Éric Coquerel a été invité à réagir lors de son passage sur RTL.
"Ma réaction, c'est qu'il faut très rapidement que s'arrête le génocide en cours à Gaza, voilà ce que je veux dire. Parce qu'il est évident qu'à partir du moment où vous avez un tel déchaînement de haine, de violence, ça déchaîne la haine de tous les côtés", a expliqué le président de la commission des finances ce jeudi.
"Qui sème la violence récolte la violence"
Le Musée juif, qui se situe en plein centre de Washington, non loin du Capitole, accueillait lors de l'attaque une réception organisée par l'organisation juive American Jewish Committe (AJC), pour qui il s'agit "clairement d'une attaque motivée par la haine contre le peuple et l'État juifs".
La cheffe de la police locale a assuré lors d'une conférence de presse que l'assaillant a scandé "Libérez, libérez la Palestine" (Free! Free Palestine!).
"Je vais faire attention dans les petites phrases qui sont après reprises. Mais Jean-Noël Barrot expliquait hier que 'qui sème la violence récolte la violence', "répond encore Éric Coquerel en citant des propos du ministre des Affaire étrangères tenus sur France inter la veille, avant ces faits.
"Il voulait dire qu'à partir du moment où vous avez des actes de guerre, de génocide, à un moment donné, ça pouvait se retourner contre la population israélienne, ce que je condamne", précise encore le député insoumis.
Colère du CRIF
L'analyse d'Éric Coquerel a suscité la colère de Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), accusant Éric Coquerel de "cultiver l'antisémitisme".
"Au lieu d'exprimer sa compassion après l'attaque antisémite de Washington, il choisit de trouver une justification à la mort d'innocents par un conflit à des milliers de kilomètres", avance le militant associatif sur X.
Après une trêve de deux mois, l'armée israélienne a repris son offensive le 18 mars à Gaza et s'est emparée de larges pans du territoire dévasté par la guerre.
Gaza, "un mouroir pour ne pas dire un cimetière"
Selon un rapport de l'Unicef publié le 12 mai, 71.000 enfants et plus de 17.000 mères auront besoin d’une prise en charge urgente contre la malnutrition aiguë, notamment à cause du blocus humanitaire.
"La violence aveugle et le blocage de l'aide humanitaire par le gouvernement israélien ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière", a alerté de son côté le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot sur France inter mercredi.
"Cela doit cesser parce que chacun s'en rend compte, c'est une atteinte profonde à la dignité de la personne humaine, c'est une violation absolue de toutes les règles du droit international et c’est contraire à la sécurité d’Israël, à laquelle la France est attachée, car qui sème la violence, récolte la violence", a encore affirmé Jean-Noël Barrot.
L'attaque terroriste du Hamas du 7-Octobre, qui a tué au moins 1.200 personnes, a déclenché ces représailles israéliennes, qui ont fait au moins 53.486 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Ce mardi, la Défense civile de la bande de Gaza a annoncé la mort de 44 personnes après de nouveaux bombardements sur le territoire palestinien en guerre.