L'image de Marine Le Pen s'améliore nettement auprès des sympathisants LR

Les sympathisants du parti de droite sont de moins en moins nombreux à la voir comme une incarnation de "l'extrême droite nationaliste et xénophobe" et de plus en plus comme une représentation de la "droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles".

Comment l'image de Marine Le Pen et du Rassemblement national (RN) a-t-elle évolué ces derniers mois? L'enquête Kantar Sofres-onepoint, réalisée chaque année, note dans son édition publiée ce mardi qu'un peu plus d'un quart des Français considère le parti comme capable de participer à un gouvernement (28%), même si près de la moitié (47%) pense qu'il peut accéder au pouvoir, une hausse de sept points en un an.

Une opinion en nette hausse parmi ceux des Républicains (LR): ceux-ci sont 52% à envisager ce scénario, un score en hausse de 15 points, devant La République en marche (41%, +12 points).

Au-delà de l'avenir du parti d'extrême droite, c'est vis-à-vis de l'image de sa présidente que se révèle une évolution dans la perception des électeurs Républicains, dans ce sondage réalisé pour France Info et Le Monde.

"Une droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles"

Près de deux tiers d'entre eux (63%) estiment désormais qu'elle représente "une droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles", une augmentation de 18 points en un an. Au contraire, la proportion de sympathisants la voyant comme l'incarnation d'une "extrême droite nationaliste et xénophobe" chute de 16 points (31%). Des variations d'ailleurs bien plus marquées chez les sympathisants Les Républicains que parmi les sondés s'étant déclarés simplement de droite.

Pourtant, seul un tiers d'entre eux considère que le Rassemblement national serait capable de participer à un gouvernement, un score qui est même en recul. Pour 62% des sympathisants Les Républicains, "c'est simplement un parti qui a vocation à rassembler les votes d'opposition".

"Marine Le Pen a encore un palier à franchir"

"(Marine Le Pen) a encore un palier à franchir", abonde sur notre antenne ce mardi notre éditorialiste Christophe Barbier. "Elle n'a pas pour l'instant (...) montré sa capacité personnelle et définitive à incarner la fonction présidentielle et rassembler autour d'elle une majorité, c'est-à-dire des alliés dans une élection au 2nd tour, et puis une équipe gouvernementale crédible", poursuit-il, notant qu'elle a réussi en partie son processus de "dédiabolisation".

De manière générale, les sympathisants LR sont 49% à "adhérer aux constats que Marine Le Pen exprime" et non "aux solutions qu'elle propose", contre 41% qui n'adhèrent à aucun des deux. Seuls 7% partagent à la fois ses idées et ses solutions.

Devant les urnes, les affinités s'effritent encore plus. Un tiers des sympathisants LR interrogés sont à même de faire des alliances électorales avec le RN "selon les circonstances", et encore moins (13%) à envisager "une alliance électorale globale". Pourtant, le reste des sympathisants de droite verrait à 42% les LR s'allier au parti fondé par Jean-Marie Le Pen dans le premier cas, et à 23% dans le deuxième.

Enquête réalisée du 21 au 25 février 2019, auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, interrogés en face-à-face à leur domicile.

Liv Audigane