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L'hommage de François Hollande aux "héros du quotidien" tués à Magnanville

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Les deux policiers tués lundi par un jihadiste ont été décoré de la légion d'honneur à titre posthume lors d'une cérémonie d'hommage à Versailles.

"Ils ont succombé parce qu'ils avaient fait le choix périlleux de nous défendre." François Hollande a rendu hommage ce vendredi à Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, "deux héros du quotidien", tués lundi, chez eux, par un sympathisant du groupe jihadiste Daesh. "Le double crime de Magnanville est une agression contre la République, c'est donc une nouvelle attaque contre la France", a déclaré le chef de l'Etat. "La France poursuivra son implacable lutte contre le terrorisme avec plus de détermination encore en souvenir de leur sacrifice", a-il assuré.

Au cours de la cérémonie, François Hollande les a élevés à titre posthume chevaliers de l'ordre de la Légion d'honneur. Le Président, qui avait tenu à écrire le discours lui-même, a retracé le parcours des deux policiers et a voulu que son hommage soit adressé à toutes les forces de sécurité.

Plusieurs centaines de policiers en uniformes, ainsi que des gendarmes et des pompiers assistaient à la cérémonie qui s'est tenue sur l'avenue de Paris, face à la cour d'honneur de la préfecture des Yvelines, dans l'axe et à quelques centaines de mètres du château de Versailles.

Selon des journalistes de France 2, une dizaine de personnes ont fait des malaises lors du discours du chef de l'Etat et ont dû être évacués. 

"Je n'accepterai jamais qu'un policier ou un gendarme soit pris à partie dans le cadre de la mission qu'il exerce. Je n'accepterai pas d'avantage qu'ils soient l'objet de diffamations ou d'insultes. La République se doit de défendre la réputation d'agents qui se dévouent pour elle", a déclaré le Président.

Des mesures pour garantir l'anonymat

Il a annoncé que des mesures seraient prises pour garantir l'anonymat et la protection des policiers et des gendarmes.

Ce crime "doit nous amener à donner aux policiers et aux gendarmes les moyens de se défendre lorsqu'ils ne sont pas en service. En conservant leurs armes à tout moment, comme cela a été admis pour les policiers dans le cadre de l'état d'urgence. Il nous faut aussi éviter, autant que possible, que les policiers et les gendarmes soient identifiés et pris pour cibles par les malfaiteurs qu'ils ont mis hors d'état de nuire, ou par leurs complices. Des mesures seront prises pour garantir leur anonymat et donc leur protection", a déclaré le chef de l'Etat.

Un policier refuse de serrrer la main de Valls

Après son discours, François Hollande a salué en premier des policiers présents. Arrivé face à un homme en béquilles, le Président n'a pas tenté de lui serrer la main. Le Premier ministre a, lui, essayé, mais l'homme a refusé en faisant un geste de la tête. D'après ses collègues, c'est volontairement qu'il a refusé de serrer la main, pour marquer son ras-le-bol de voir les policiers pris pour cible, notamment pendant les manifestations.

Rencontre avec les familles

Le chef de l'Etat et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ont rencontré les familles avant le début de la cérémonie. Après une Marseillaise et rejoints par le Premier ministre Manuel Valls, ils ont ensuite passé en revue les troupes puis ont salué les familles des policiers tués.

Le fils aîné de Jean-Baptiste Salvaing était présent à la cérémonie. Le fils de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, âgé de trois ans, qui se trouvait dans le pavillon au moment du drame était absent. Le Président a eu des mots à leur attention: "la France sait ce qu'elle leur doit, elle ne les oubliera jamais".

Les anciens Premier ministre et Président de la république n'avaient pas été conviés. Y assistaient en revanche le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone et le président du Sénat Gérard Larcher.

K. L.