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Politique

Jean-Marie Le Pen fait ses adieux au Parlement européen 

Jean-Marie Le Pen s'exprime au Parlement eurpéen

Jean-Marie Le Pen s'exprime au Parlement eurpéen - FREDERICK FLORIN / AFP

Mardi, Jean-Marie Le Pen a fait ses adieux au Parlement européen, où il a prononcé son ultime discours.

L'ancien président du Front national (devenu Rassemblement national), Jean-Marie Le Pen, a fait ses adieux au Parlement européen, où il a siégé pendant 35 ans, mardi. Il en a profité pour accuser ses pairs de rester "sourds et muets" face à "l'invasion" migratoire et fustigeant l'"inutilité" de l'institution.

"Députés, qui êtes restés aveugles, sourds et muets, la postérité vous maudira", a lancé l'eurodéputé, âgé de 90 ans, dans l'hémicycle, où il s'exprimait pour la dernière fois.

Jean-Marie le Pen n’a pas manqué de dénoncer "un phénomène migratoire géant" dû à la croissance démographique qui "menace de submerger le continent boréal dont fait partie l'Europe, qui est elle en déficit démographique".

"Face à ces perspectives angoissantes, l'Europe se révèle impuissante. Pire, elle paralyse les réactions nationales qui devraient mobiliser les peuples qui la constituent", a ajouté l'eurodéputé.

Une assemblée "inutile", et un Parlement "escroc"

Il a aussi fustigé "l'inutilité" de l'assemblée de Strasbourg, qu'il a comparée à un "moulin à vent", où les eurodéputés ne charrient "que des sacs de sable au lieu des sacs de blé, pour faire illusion". Par conséquent, "je ne manquerai pas à mes devoirs ni à mes collègues", a-t-il conclu.

Il a également partagé son meilleur souvenir, celui de l'élection européenne de juin 1984, qui a fait sortir son parti "de l'obscurité" -le FN franchit pour la première fois en France la barre des 10%-, et fait entrer 10 députés FN.

Avant de tirer sa révérence, l'eurodéputé a tenu à dénoncer "l'escroquerie" du Parlement européen qui, à ses yeux, lui a "extorqué 320.000 euros sous un prétexte juridique très discutable".

Le FN est accusé par la justice française d'avoir mis en place au Parlement de Strasbourg un "système de détournement", à son profit, des rémunérations de ses assistants parlementaires. Visé par des procédures de recouvrement de ces emplois présumés fictifs, M. Le Pen doit rembourser au Parlement 320.000 euros.

Dans un point presse peu de temps avant son intervention, il avait tenu à s’exprimer au sujet de l’incendie de Notre-Dame de Paris. Un incendie qu’il voit comme étant "un signe" des "menaces qui pèsent" sur la France, saluant "un lieu de culte ancestral, participant très directement de l'identité de la France".

Avec AFP