Immigration: Hollande se positionne face au FN et à Sarkozy

Le Figaro, Le Monde, Libération et Ouest-France du 16 décembre - Revue2presse - BFMTV
Pour son premier grand discours sur l'immigration, deux ans et demi après son élection, François Hollande a fustigé lundi ceux qui agitent la peur d'une "dislocation" de la France pour vanter au contraire l'apport des immigrés à la République. Prononcé devant un parterre de plusieurs centaines de personnes, le discours du chef de l'Etat est jugé mardi par la presse tactique tout autant qu'incantatoire.
Un discours "marqué à gauche"
"Tout cela n'apporte pas de réponse concrète aux questions que se posent aujourd'hui les Français", juge Le Figaro qui estime que François Hollande a cherché à "flatter sa gauche". En écho, écrit Libération, "François Hollande a tracé une nette ligne de partage avec cette droite de plus en plus tentée par les politiques identitaires et de fermeture"dans "un de ses discours les plus marqués à gauche depuis le début du quinquennat".
"Les réponses suggérées par le président de la République pouvaient paraître un tantinet incantatoires", écrit Sud-Ouest qui note que François Hollande "s'empare du sujet pour faire entendre un autre son de cloche que l'inquiétude" ambiante.
Contre le FN et Sarkozy
Sept ans après son ouverture, le chef de l'État a donc inauguré officiellement le Musée de l'histoire de l'immigration, ce musée que Nicolas Sarkozy n'avait pas voulu inaugurer. Il s'agit d'"une stratégie claire pour s'opposer au nouveau président de l'UMP et au FN, qui font de l'immigration un fonds de commerce politique", pointe Le Courrier picard. "En prenant l'exact contre-pied de Nicolas Sarkozy, favorable à une refonte complète des accords de Schengen, il tend à faire de son prédécesseur l'allié objectif du Front national", analyse le Journal de la Haute-Marne.
Et en se prononçant à nouveau pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, un de ses engagements de campagne, le chef de l'Etat commet une "petite provocation mitterrandienne (qui) remet quelques gouttes de carburant dans le moteur du Front national au détriment d'un Nicolas Sarkozy", assure Le Républicain lorrain.
Hollande a raté le droit de vote aux étrangers
Mais dans le fond, la promesse ne convainc personne même si dans un discours d'une cinquantaine de minutes, François Hollande a rappelé qu'un Français sur quatre est issu de l'immigration, soulignant sa volonté de "rappeler aux Français d'où ils viennent, quelles sont les valeurs qu'ils portent comme citoyens français et où nous voulons aller ensemble".
En 2012, le droit de vote accordé aux étrangers pouvait avoir une toute petite chance d'être votée par le Parlement réuni en Congrès, quand le Sénat était encore à gauche et que des hommes d'ouverture à droite et au centre auraient pu faire l'appoint, regrette La République des Pyrénées. Aujourd'hui, c'est politiquement trop tard".