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Immigration: Édouard Philippe relance l'idée de quotas 

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Le Premier ministre a ouvert plusieurs heures de débats sur le thème de l'immigration, ce lundi après-midi à l'Assemblée nationale.

Édouard Philippe, a admis lundi que "clairement, nous n'avons pas atteint tous nos objectifs", en matière d'immigration, lors du débat sur le sujet lancé ce lundi à l'Assemblée nationale.

"Depuis deux ans, nous menons une politique d'immigration sans coups de menton et sans naïveté", a déclaré le Premier ministre, avant d'ajouter que "nous dev(i)ons poursuivre nos efforts et faire mieux".
"Sur la base de quels principes ? Avec quels moyens ?", a interrogé le chef du gouvernement, en rejetant les "fausses solutions", telles que "l'immigration zéro" ou "la fin du droit du sol", mais en se disant ouvert "à l'idée de quotas".

Des "questions qui interrogent les Français"

Devant l'Assemblée, Édouard Philippe a reconnu qu'il s'agissait de "questions qui interrogent les Français, les préoccupent". Et d'ajouter: "Les questions que nous nous posons ne sont ni nouvelles ni scandaleuses".

"La lutte contre l'immigration irrégulière gagne progressivement en efficacité et donc en crédibilité", a-t-il assuré, un peu plus d'un an après le vote de la loi Asile et immigration, texte qui avait pour la première fois fragmenté la majorité.
"S'agissant de l'immigration professionnelle", il faut "avoir une approche pragmatique en relation avec nos besoins de main d'oeuvre", a-t-il déclaré, en référence à une catégorie de migration qui concerne près de 34.000 personnes en France. "Et s'il fallait piloter par objectifs quantitatifs notre immigration en matière professionnelle", a-t-il poursuivi, "il faudrait s'interroger sur l'intérêt de quotas par nationalités ou par secteurs professionnels".

Vers un durcissement de l'accès à la naturalisation?

S'il a reconnu que "les quotas ne peuvent pas s'appliquer à l'asile, ni à l'immigration familiale", domaines sanctuarisés par des textes européens, il a toutefois souligné que cette dernière catégorie familiale "ne saurait échapper à toute maîtrise": "Il faut lutter contre les abus et les fraudes, et resserrer les critères là où cela s'impose".

Ce faisant, le Premier ministre a ouvert la voie à un durcissement possible de cette voie d'entrée en France qui a concerné quelque 90.000 personnes en 2018, dont environ 12.000 pour le regroupement familial.

"Nous nous sommes par ailleurs fixés des objectifs ambitieux d'accueil d'étudiants", a encore ajouté Édouard Philippe.

Par ailleurs, il a également évoqué un possible durcissement de l'accès à la naturalisation, qui concerne 60.000 personnes par an environ. Il a ainsi affirmé que son gouvernement se penchait sur les "critères que nous nous donnons pour vérifier le niveau de langue française des candidats". "Je pense qu'il faut relever ce niveau", a-t-il affirmé.

Jeanne Bulant avec AFP