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"Il faut en assumer les conséquences": Borne critique le ralliement du RN à la motion de la censure de la Nupes

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Contre toute attente, et les déclarations précédentes de la formation, le Rassemblement national a voté la motion de censure présentée par la Nupes et examinée ce lundi à l'Assemblée. Si ce ralliement n'a pas empêché l'échec du recours de l'opposition, la Première ministre Elisabeth Borne a fustigé l'initiative à la tribune.

La motion de censure déposée par la Nupes est, certes, restée vaine - n'ayant récolté que 239 voix au lieu du minimum requis de 289 pour faire tomber le gouvernement. Mais à la surprise générale, le groupe parlementaire du Rassemblement national a finalement choisi de voter la tentative de la gauche lors de son examen dans l'Hémicycle ce lundi. Contrairement à ce que ses représentants avaient affirmé vendredi dernier.

Une alliance de circonstance vivement critiquée par la Première ministre Elisabeth Borne. S'exprimant à la tribune du Palais-Bourbon avant le déroulé du scrutin, cette dernière s'est faite railleuse:

"J'entends madame Le Pen se rallier à la motion de censure de la Nupes. Est-ce à dire qu'une alliance peut se passer de valeur commune, de conviction partagée et d'ambitions convergentes? Est-ce un gouvernement où sur les bancs des ministres siégeraient côte-à-côte madame Le Pen, madame Panot, madame Châtelain (députée écologiste élue dans l'Isère et présidente du groupe EELV, NDLR), monsieur Bardella, monsieur Vallaud (député socialiste élu dans les Landes et président du groupe PS, NDLR), et monsieur Chassaigne (député communiste élu dans le Puy-de-Dôme, président du groupe Gauche démocrate et républicaine, NDLR) que vous proposez aux Français?"

La censure ne "peut être une posture"

"La censure ça ne peut pas être une posture, il faut en assumer les conséquences, dire où se trouverait une alternative, et ce qu'elle proposerait aux Français", a encore observé la cheffe du gouvernement.

"Voter la censure est une décision lourde", avait-elle déclaré auparavant. "Voter la censure, c'est assumer de laisser s'envoler la facture d'énergie des Français dans une période de crise ; c'est refuser l'augmentation de nos enseignants; c'est refuser de renforcer les moyens de nos armées, de nos forces de sécurité intérieure, de notre justice ; c'est exposer nos concitoyens les plus fragiles ; c'est affaiblir le pouvoir d'achat des classes moyennes."

Si elle en doutait, Elisabeth Borne tient en tous cas là sa confirmation: sa majorité relative est bien inconfortable. Elle a cependant suffi à rejeter la seconde motion examinée ce lundi, déposée par le RN celle-là, et à valider de fait la première partie du budget de l'Etat.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV