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Haut-commissariat au Plan: selon Bayrou, son futur poste lui donne "une capacité d'influence"

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Invité de BFMTV et RMC, le maire de Pau s'apprête à obtenir un poste qu'il guigne depuis longtemps et qui va le placer sous l'autorité directe d'Emmanuel Macron.

Il aura du mal à convaincre tout le monde. Invité ce jeudi de BFMTV et RMC, François Bayrou, dont la nomination au poste de haut-commissaire au Plan est imminente, a décrit les contours de sa future fonction. Est-ce une revanche pour le maire de Pau, dont le bail au ministère de la Justice a été brutalement interrompu par l'affaire des assistants parlementaires européens du MoDem? "Non", répond-il du tac au tac.

"Je ne chercherai pas le pouvoir", affirme-t-il par ailleurs, parfaitement conscient que certains, au sein de la macronie, s'agacent de son retour dans le giron direct du président de la République.

"Il se trouve que je n'ai jamais vécu avec l'idée que, au fond, ça serait dans des fonctions pour moi que se trouveraient mon bonheur, mon plaisir, ma réalisation. Jamais", a insisté l'ancien garde des Sceaux.

Matignon dans le viseur?

Pourtant, ce nouveau poste, ce retour du Plan au cœur de l'action publique, François Bayrou les a ardemment désirés. Lui-même, ce jeudi matin, a rappelé combien le général de Gaulle avait œuvré pour la planification économique à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Désormais, le leader centriste va se trouver à la tête d'une ruche comptant une centaine de collaborateurs, spécialisés dans la prospective, et d'un budget annuel de 15 millions d'euros.

"C'est une autorité créée à la demande du président de la République, avec une lettre de mission du président de la République et dont, évidemment, les moyens dépendent de la fonction publique, c'est-à-dire du Premier ministre. (...) C'est pas du pouvoir, c'est une capacité d'influence", résume celui qui cultive sa proximité avec Emmanuel Macron depuis qu'il la soutenu durant la campagne présidentielle de 2017.

"Pour moi, ça justifie davantage un engagement que de vouloir à tout prix avoir des galons sur les épaules et voir se déployer des tapis rouges", poursuit-il, assurant qu'il n'a pas cherché à devenir Premier ministre.

Le haut-commissariat au Plan est-il malgré tout, pour le patron du MoDem, le moyen d'un retour au cœur de l'appareil politique macroniste? Un tel postulat signifierait, à ses yeux, qu'il aurait "cessé de participer à la politique nationale depuis trois ans et demi". Non sans ironie, François Bayrou laisse entendre que la réalité est toute contraire, quand bien même son influence politique s'est faite de façon plus discrète. "J'aime bien ça", reconnaît-il.

Jules Pecnard Journaliste BFMTV