Vincent Peillon veut une carte scolaire "plus rigide"

Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale. - -
"Je réaffirme qu’il faut de la mixité sociale, mais aussi scolaire. Nous allons élaborer une nouvelle carte scolaire, plus rigide, pour atteindre ces deux objectifs". Dans un entretien accordé mardi à Libération, le ministre de l'Education Vincent Peillon annonce qu'il souhaite modifier la carte scolaire.
Le ministre précise que cette réforme commencera à prendre effet à la rentrée 2014. "Le sport national ne doit pas être le contournement de la carte scolaire", insiste-t-il.
Ces déclarations interviennent dans le cadre de discussions portant sur le projet de refondation de l'Ecole qui doit être présenté en Conseil des ministres fin janvier.
>> Les principaux points du projet de refondation de l'Ecole
Stopper la montée des "décrocheurs"
"Si rien n'est fait, les élites vont se restreindre et les 'décrocheurs' augmenter. En France c'est sur l'échec du plus grand nombre que se constitue la réussite des quelques-uns", explique le ministre jetant l'opprobre sur "une conception élitiste". Pour contrecarrer les arguments de parent qui ont peur de voir leur enfant tiré vers le bas par une classe à plusieurs niveaux, le ministre rétorque que les "études disent le contraire".
Vincent Peillon explique ensuite que l'école primaire est "La priorité". Ne conséquences des moyens supplémentaires vont être mis sur l'accueil des enfants de moins de trois ans. "7.000 postes sont prévus pour que les enseignants travaillent différemment", ajoute le ministre de l'Education.
La semaine de 4,5 jours plus chère qu'annoncé ?
Dans le même entretien, le ministre est également revenu sur la question du financement du changement des rythmes scolaires et du passage à la semaine de quatre jours et demi. Le fonds spécifique que le gouvernement va débloquer pour aider les communes qui mettront en oeuvre la réforme des rythmes scolaires dès 2013 pourrait être supérieur aux 250 millions d'euros annoncés par François Hollande, indique Vincent Peillon.
"Des arbitrages seront rendus cette semaine" à propos de ce fonds, "il s'agira de plusieurs centaines de millions d'euros, ce qui n'est pas rien dans la situation budgétaire que nous connaissons", souligne Vincent Peillon. Interrogé sur le fait de savoir si "cela peut être plus de 250 millions d'euros", M. Peillon répond: "On verra. Cela peut être plus".
Les projets éducatifs locaux privilégiés
Par ailleurs, les écoliers auront des journées allégées, "en tentant de se rapprocher des cinq heures (de classe) par jour", contre six heures et parfois davantage aujourd'hui, rappelle le ministre. "Le minimum, c'est trois quarts d'heure (de classe) en moins par jour", réaffirme-t-il.
"Avec des projets territoriaux éducatifs, les gens discuteront localement", pour rallonger la pause déjeuner, ou sortir à 15h ou 15h30 pour aller visiter un musée ou pratiquer un sport, explique Vincent Peillon. "Certains syndicats demandent que la règle soit la même partout, que tout le monde sorte à 15H45. Je pense au contraire qu'on peut organiser les choses intelligemment (...) et laisser davantage de souplesse" aux équipes, poursuit le ministre.