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SONDAGE BFMTV. 51% des Français favorables à une motion de censure contre le gouvernement Barnier

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du 130e Congrès national des sapeurs-pompiers de France, au Parc des expositions de Macon, dans le centre-est de la France, le 28 septembre 2024.

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du 130e Congrès national des sapeurs-pompiers de France, au Parc des expositions de Macon, dans le centre-est de la France, le 28 septembre 2024. - Alex MARTIN / AFP

Un sondage Elabe pour BFMTV publié ce mercredi 20 novembre révèle une bascule dans l'opinion face à la question d'une censure du gouvernement de Michel Barnier. Alors qu'ils y étaient opposés le mois dernier, les sondés penchent pour un renversement du gouvernement. Les soutiens du Rassemblement national ont fait pencher la balance.

Le gouvernement de Michel Barnier est-il menacé? Aux yeux d'une courte majorité des Français (51%), une motion de censure est désormais plébiscitée, selon un sondage de l'Institut Elabe pour BFMTV publié ce mercredi 20 novembre.

C'est un changement de taille alors que certains parlementaires, notamment à gauche, entrevoient le dépôt d'une nouvelle motion de censure en cas de 49.3 sur le projet de loi de finances.

L'équipe du Premier ministre bénéficiait encore début octobre d'un soutien de l'opinion publique, avec seulement 37% de Français favorables à l'adoption d'une motion de censure, soit 14 points supplémentaires en quelques semaines. Mais d'où provient cette hausse? D'un changement de position dans l'électorat du Rassemblement national, selon ces chiffres d'Elabe.

"Les électeurs du Rassemblement national ont basculé vers un soutien majoritaire à une motion de censure (61% de oui, +32 points)", peut-on dire dans l'étude d'opinion.

Le RN change de politique sur la censure?

Un changement de pied qui s'observe aussi dans les déclarations des cadres du parti à la flamme ces derniers jours. Ainsi, sur BFMTV, le président du RN Jordan Bardella a laissé peser cette menace, indiquant que le gouvernement Barnier "prend le chemin" de la motion de censure.

La faute de l'équipe de l'exécutif aux yeux de l'extrême droite? Le "cap politique" du socle commun, et notamment l'orientation du budget, est actuellement à l'étude. Marine Le Pen l'a d'ailleurs annoncé: ses députés voteront la censure "si le pouvoir d'achat des Français est amputé" par le texte étudié en commission des finances au Sénat.

Mais les électeurs du Rassemblement national ne sont pas les seuls à plébisciter la censure. Sans surprise, les électeurs du Nouveau Front populaire y sont encore très favorables, avec 72% de sondés à gauche en faveur d'une censure.

La droite campe elle aussi sur ses positions avec une opposition nette à cette idée, a fortiori dans le clan macroniste, qui y est opposé à 74%, même si 26% s'y disent aujourd'hui favorables, un total en augmentation de 10 points.

"Une action clivante d'un point de vue politique"

L'une des raisons qui pourrait expliquer le changement de position des Français est la vision globale qu'ils portent sur l'action du Premier ministre Michel Barnier. Ainsi, 62% d'entre eux "estiment que les décisions et l’action du Premier ministre Michel Barnier vont plutôt dans la mauvaise direction" selon Elabe.

L'institut note une "action clivante d'un point de vue politique", le mécontentement étant plus fort chez les électeurs du NFP, jugeant à 77% que l'action du Premier ministre est inadéquate.

On retrouve encore, quatre mois après les élections législatives, une forte tripartion politique: la majorité des électeurs d'Ensemble (66%) sont favorables, tandis que 72% des électeurs du RN et 77% des électeurs du NFP ne le sont pas.

Sur BFMTV, Bardella menace Barnier de censure - 19/11
Sur BFMTV, Bardella menace Barnier de censure - 19/11
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Étude Elabe pour BFMTV réalisé sur un échantillon de 1.008 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 19 au 20 novembre 2024.

Tom Kerkour