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Retraites: après avoir pris ses distances avec Macron, Borne se dit "parfaitement alignée" avec lui

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Après avoir fait entendre sa volonté d'apaisement avec les syndicats, la Première ministre remet ses pas dans ceux de l'Élysée. "Le président fixe le cap, je travaille sur la feuille de route qu'il m'a donnée", a affirmé la cheffe du gouvernement.

Faire redescendre la pression. En grande difficulté politique, Élisabeth Borne a pris ses distances avec Emmanuel Macron qui a ciblé la CFDT depuis la Chine, appelant à ne "pas brusquer les choses". Mais la Première ministre a très vite rétropédalé lors d'un déplacement sur le thème de la santé dans l'Aveyron.

Emmanuel Macron et moi "partageons le même objectif: apaiser le pays et apporter des réponses rapides aux Français et on est parfaitement aligné sur ce sujet", a expliqué la locataire de Matignon ce vendredi matin.

Borne ne veut pas "humilier les syndicats"

Très loin de ses propos tenus ce jeudi soir et rapportés par Le Point et Le Monde. En première ligne et alors que beaucoup la considèrent en sursis à Matignon, Élisabeth Borne voulait manifestement calmer le jeu avec les partenaires sociaux.

"Il ne faut pas que les syndicats sortent humiliés de cette séquence" sur les retraites, a jugé la cheffe du gouvernement, appelant à "respecter une période de convalescence".

Mais l'Élysée est sur une tout autre longueur d'onde ces derniers jours. Après une réunion avec l'intersyndicale mercredi qui a tourné court, Emmanuel Macron a haussé le ton depuis Pékin.

"Si les gens ne voulaient pas des 64 ans, ce n'était pas le président qu’il fallait mettre en tête au premier tour", a fait savoir à BFMTV l'entourage du chef de l'État. Avant de cibler directement la CFDT, accusant le syndicat réformiste de n'avoir "rien" comme projet alternatif à la réforme du gouvernement.

"Le président fixe le cap" rappelle Borne

Un proche du chef de l'État a encore appelé les syndicats "à ne pas galvauder" les mots utilisés. "Sinon, on fait monter les extrêmes". Laurent Berger avait accusé de son côté le gouvernement de transformer "une crise sociale" en "crise démocratique".

Loin donc du message d'Élisabeth Borne qui indiquait, mercredi, ne pas "envisager d'avancer sans les syndicats". Mais l'énarque fait désormais profil bas, soucieuse de ne pas ouvrir un front contre Emmanuel Macron.

"Le président fixe le cap, je travaille sur la feuille de route qu'il m'a donnée", a encore avancé la Première ministre à Rodez.

Le message apprécié des syndicats

La cheffe du gouvernement se remet donc dans une posture d'exécutante après avoir avancé dans Le Monde "ne pas être là simplement pour administrer le pays".

Du côté des syndicats, on a en tout cas apprécié ce regain de rondeur de la Première ministre. "Le message" d'Élisabeth Borne "est plus respectueux que celui qui nous était venu de Chine", a affirmé Laurent Berger ce vendredi matin sur BFMTV.

"La Première ministre comme le président de la République sont exactement sur la même ligne, c'est-à-dire apaiser et avancer", a assuré de son côté le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

Marie-Pierre Bourgeois