Pour l'entourage de Macron, "si les gens ne voulaient pas des 64 ans", il ne "fallait pas" voter pour lui

Le président Emmanuel Macron assiste à une cérémonie le 31 mars 2023 sur la base du GIGN à Versailles-Satory (Yvelines) - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Afficher son assurance. Après une réunion avec l'intersyndicale qui a tourné court ce mercredi matin à Matignon, Emmanuel Macron ne veut pas reculer sur la réforme des retraites.
"Si les gens voulaient pas des 64 ans, ce n'était pas le président qu’il fallait mettre en tête au premier tour", a fait savoir à BFMTV l'entourage du chef de l'État.
Les syndicats dénoncent "une crise démocratique"
Depuis la Chine, où le président veut relancer le dialogue entre l'Union européenne et Pékin, l'exécutif suit de près la situation politique. Élisabeth Borne est en grande difficulté depuis le recours au 49.3 mi mars pour faire adopter sans vote la réforme des retraites. Pour tenter de reprendre la main, la Première ministre a lancé une série de consultations avec les groupes parlementaires et les syndicats.
Mais, après à peine 55 minutes d'échange, alors que Matignon avait bloqué un créneau de trois heures, les centrales ont claqué la porte du rendez-vous, à l'initiative de Laurent Berger, le patron de la CFDT.
"La crise sociale est en train de se transformer en crise démocratique", a regretté le syndicaliste.
Ne pas prendre "une décision en fonction de l'opinion"
Si les Français restent massivement opposés à la réforme des retraites, l'exécutif mise désormais sur la décision du Conseil constitutionnel le 14 avril pour sortir de la crise.
"Si le rôle du président de la République est de prendre une décision en fonction de l’opinion, point n’est besoin d’avoir une élection présidentielle", a encore fait savoir l'entourage du chef de l'État.
Élisabeth Borne a tenté de son côté d'arrondir les angles avec l'intersyndicale qui a qualifié d'"échec" la réunion. Elle a salué "un échange respectueux où chacun a pu s'exprimer et s'écouter" tout en reconnaissant "un désaccord sur l'âge".
"Je n'envisage pas d'avancer sans les partenaires sociaux", a encore lancé la Première ministre. Les syndicats appellent à une onzième journée de mobilisation ce jeudi.