Retailleau, Darmanin, Rebsamen... Qui dans le gouvernement Bayrou? Les dernières informations BFMTV

La liste des ministres devrait être connue cette semaine. Nommé Premier ministre vendredi 13 décembre, François Bayrou a dit "espérer" former son gouvernement dans les prochains jours. Des consultations vont se poursuivre ce mercredi 18 décembre. L'objectif: trouver une composition qui ne sera pas censurée dès le mois de janvier par l'Assemblée nationale.
Pour faire partie du Gouvernement Bayrou I, les critères sont relativement simples. Le Premier ministre veut une équipe de "poids lourds" avec des "personnalités d’expérience aux manettes", a appris BFMTV auprès de plusieurs sources.
Selon nos informations, François Bayrou a évoqué un équilibre par "tiers", avec un tiers du gouvernement issu de la droite, un tiers issu du centre et un tiers... de la gauche. Ce qui pourrait provoquer des remous au sein des Républicains.
Le dispositif gouvernemental pourrait toutefois être "resserré". Comme le prévoit la Constitution, c'est le président de la République qui nommera, sous proposition de François Bayrou, les membres du gouvernement. Emmanuel Macron aura donc, in fine, le dernier mot.
• Ceux qui pourraient rester
Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l'Intérieur, pourrait rester à son poste Place Beauvau. Il a été le premier membre de l'exécutif à être reçu par François Bayrou vendredi dernier, quelques heures seulement après la passation de pouvoir avec Michel Barnier.
Rachida Dati, ministre démissionnaire de la Culture et maire du 7e arrondissement de Paris, devrait également conserver son portefeuille. Selon nos informations, elle bénéficie de soutiens à l'Élysée et chez les sarkozystes.
Sébastien Lecornu est plus en difficulté, mais il pourrait rester ministre des Armées. Il était pressenti il y a quelques jours encore pour Matignon. "François Bayrou aurait souhaité s’en séparer. Mais il s’agit du domaine réservé du président de la République. Il n’en fera pas un drame", résume une source gouvernementale à BFMTV.
Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire des Affaires étrangères, est lui un proche de François Bayrou. "Il a beaucoup travaillé depuis trois mois, il espère rester", plaide auprès de BFMTV un de ses soutiens. Mais l'ancien député MoDem pourrait faire les frais de l'entrée d'un "ténor" qui viserait le Quai d'Orsay.
• Ceux qui pourraient rentrer
Et notamment de Gérald Darmanin. L'ancien ministre de l'intérieur fait campagne en sous-main pour devenir la future voix de la diplomatie française. "Il a compris que sa position en dehors du gouvernement ne lui était pas favorable pour la suite et ses ambitions personnelles. Il est aujourd’hui beaucoup moins audible, et il le sait", explique à BFMTV un membre du camp présidentiel.
Issu de la droite, Xavier Bertrand pourrait faire lui aussi son retour aux affaires. L'ancien ministre de la Santé serait tenté par un ministère social et aurait échangé avec François Bayrou ces derniers jours, indique l'un de ses proches.
Mais sa nomination éventuelle pourrait créer des tensions avec le Rassemblement national: le président des Hauts-de-France s'est longuement opposé au parti d'extrême droite ces dix dernières années. Début septembre, Marine Le Pen avait d'ailleurs promis de censurer un gouvernement qui aurait été dirigé par l'ancien candidat à l'élection présidentielle.
Lui aussi ministre au début du siècle (des Affaires étrangères de 1997 à 2002), Pierre Moscovici voit son nom circuler pour rejoindre le gouvernement Bayrou. Son mandat de premier président de la Cour des comptes se termine très prochainement. Et il s'est entretenu ce week-end avec le Premier ministre.
"Le Premier ministre m’a demandé de venir, je suis venu", a-t-il simplement commenté. Mais aucun indice sur le ministère dont il pourrait hériter… s’il devait vraiment entrer au gouvernement.
Enfin, toujours issu de la gauche, l'ancien ministre socialiste du Travail et ex-maire de Dijon François Rebsamen a échangé avec François Bayrou. Mais il a des réserves, notamment sur la politique que le futur gouvernement choisirait en matière de gestion de l'immigration, selon nos informations.
• Ceux qui pourraient sortir
Plusieurs ministres nommés sous proposition de Michel Barnier par Emmanuel Macron mi-septembre pourraient de leur côté quitter le gouvernement. C'est le cas de la ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, dont le sort semble scellé, même si des soutiens à l'Élysée ou chez Gabriel Attal pourraient la sauver.
"François Bayrou (qui lui même a occupé ce poste dans les années 1990, NDLR) a rapidement commencé à chercher un successeur", confie une source gouvernementale à BFMTV.
Si Anne Genetet n'est pas reconduite, les professeurs auront donc vu, sur l'année civile 2024, cinq ministres de l'Éducation nationale. Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra, Nicole Belloubet, Anne Genetet et donc son successeur éventuel, dont le nom n'est pas connu à ce stade.
Laurent Saint-Martin, chargé du Budget et des Comptes publics et devenu symbole du budget Barnier, cause de la motion de censure, ne devrait lui non plus ne pas être reconduit. "Il a beau avoir payé de sa personne, je ne vois pas comment il peut se séparer de l’image de Monsieur Budget-avorté qui lui colle à la peau" souffle un cadre du camp présidentiel à BFMTV.
Parmi ce casting potentiel, rares sont les femmes. "Nous n'avons pas de doute que le futur gouvernement sera paritaire", a déjà assuré une ministre sortante à BFMTV. "La présence des femmes à la tête de ministères importants est un critère à respecter".