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"Quoi que je fasse, il y aurait eu des critiques": Véran veut faire de la "médecine" et non de la chirurgie esthétique

L'ancien porte-parole du gouvernement Olivier Véran le 15 novembre 2023 à l'Élysée

L'ancien porte-parole du gouvernement Olivier Véran le 15 novembre 2023 à l'Élysée - Ludovic MARIN / AFP

L'ancien ministre de la Santé, neurologue de formation, répond dans les colonnes du Parisien aux critiques autour de sa nouvelle orientation professionnelle: la médecine esthétique.

Redevenu député depuis le dernier remaniement, Olivier Véran va opérer un changement: exercer dans la médecine esthétique un jour par semaine, lui le neurologue de formation, qui continuait de pratiquer avant son entrée au gouvernement. Tant pis si cela lui vaut d'être mis en cause au sein de la communauté médicale:

"Les gens ont le droit d'avoir un avis. Mais quoi je fasse, il y aurait eu des critiques", répond l'ancien ministre de la Santé dans un article du Parisien mis en ligne jeudi 21 mars.

"Le symbole est terrible"

Des critiques, le docteur Jérôme Marty lui en a adressées ce mardi 19 mars sur RMC: "On a cru que c'était le Gorafi (site d'actualité parodique) quand on a vu ça. Honnêtement, on n'y a pas cru", a expliqué le président du syndicat Union française pour une médecine libre.

Avant de tacler: "Quand on connaît la crise sanitaire que l'on vit avec des patients qui mettent des mois et des mois pour obtenir des spécialistes, que ces choses-là sont les conséquences des politiques qu'a menées monsieur Véran, on a quand même le courage de rester dans son métier."

"Le symbole est terrible", a jugé ce jeudi sur BFMTV le cardiologue Olivier Milleron, membre du collectif inter-hôpitaux. "C’est un ministre de la Santé, au cœur du Covid, qui a demandé aux soignants de faire des sacrifices [...] Il part dans le privé pour faire de la médecine lucrative.”

"Je ne toucherai ni à des pénis, ni à des fessiers"

De son côté, Olivier Véran explique que "la neurologie a beaucoup évolué" depuis son entrée au gouvernement en février 2020. "Le fait d'avoir été ministre compliquait psychologiquement la relation avec les patients que l'on suit souvent sur la durée", ajoute-t-il également.

"C'est 15% de la population adulte française qui a recours à des soins de médecine esthétique et c'est quelque chose qui ne doit pas être dénigré", a également argué l'Isérois auprès de l'AFP ce mardi. Et d'évoquer ces "Français qui souffrent", que ce soit en raison d'une "cicatrice sur le visage", d'un "vieillissement accéléré lié à la ménopause" ou d'une "calvitie précoce".

D'après l'AFP, Olivier Véran souhaite "orienter son action vers le bien-être des gens" en traitant par exemple des cas de cicatrices dites résiduelles, pour compenser des signes de vieillissement accéléré comme après une ménopause précoce, des cas de calvities précoces ou encore des troubles liés à une obésité.

"Je ne toucherai ni à des pénis ni à des fessiers, et je serai très loin des prothèses mammaires", ironise-t-il dans Le Parisien, en référence à des opérations qui relèvent de la chirurgie esthétique.

"Loin d'avoir quitté la politique"

L'ex-ministre exercera ses nouvelles fonctions à la Clinique des Champs-Élysées et s'est inscrit à la faculté de Créteil (Val-de-Marne) pour se former. Auprès de l'AFP, il a dit être "loin d'avoir quitté la politique", avançant l'idée de "faire un 'Guide du Routard' des villes RN", après s'être rendu dans plusieurs municipalités où l'extrême droite est très forte.

Il était alors porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé Renouveau démocratique, fonctions qu'il a occupées jusqu'au 11 janvier 2024, avant d'être remplacé par Prisca Thevenot.

Baptiste Farge