"On a déjà acté que ça serait une mauvaise journée": le gouvernement dans l'expectative face au mouvement du 10 septembre

Le Premier ministre François Bayrou, le 17 juin 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris, lors d'une séance de questions au gouvernement - ALAIN JOCARD © 2019 AFP
Des appels à "tout bloquer" en France le 10 septembre se multiplient sur les réseaux sociaux. Un événement qui n'a pas échappé aux membres du gouvernement. Même s'ils se montrent encore très peu loquaces sur le sujet.
"On attend de mieux comprendre le phénomène", explique une source au ministère de l'Intérieur où aucune communication n'a été faite pour le moment.
"On a déjà acté que ça serait une mauvaise journée", avoue toutefois auprès de BFMTV le conseiller d'une ministre. Certains ministres sont en train de réviser leurs agendas afin de limiter les déplacements lors de ce mercredi de septembre et rester à Paris.
"On ne voit pas aujourd'hui comment ça peut passer"
Venus d'horizons divers, ces appels à un "black-out citoyen", soit par la grève générale ou encore par l'arrêt de la consommation, se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou pour le budget 2026. Le Premier ministre a présenté à la mi-juillet un plan d'économie de près de 44 milliards d'euros, impliquant par exemple la suppression de deux jours fériés ou encore l'instauration d'un gel budgétaire en 2026.
"La France Insoumise, la gauche, ils veulent capitaliser avec cette mobilisation et faire un truc anti-Bayrou à l'approche du budget", estime un autre conseiller. La gauche, qui fait sa rentrée politique cette semaine, a apporté son soutien au mouvement du 10 septembre en écartant toute "récupération politique".
À l'approche des manifestations, de la rentrée parlementaire et des débats sur le budget, une ministre s'avoue désespérée: "François Bayrou est rusé, mais là, on ne voit pas aujourd'hui comment ça peut passer". La France insoumise a prévu de déposer une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou au "premier jour" de la rentrée parlementaire.