Marine Tondelier veut soutenir le mouvement du 10 septembre dans "le respect" et sans "récupération"

La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier le 22 mars 2025 à Paris lors d'une manifestation contre le racisme et l'extrême droite - Photo by Bastien André / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Oui pour soutenir le mouvement de blocage du 10 septembre, non pour l'instrumentaliser. Tel est le message passé par la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, ce mercredi 20 août à l'occasion d'une interview accordée au quotidien Libération.
Trois jours après que les Insoumis ont officiellement appuyé cette initiative, qui s'est formée sur les réseaux sociaux en réaction notamment aux coupes budgétaires voulues par l'exécutif, l'élue à la veste verte se veut mesurée. Elle semble vouloir éviter de faire du 10 septembre l'alpha et l'oméga de la rentrée sociale.
"J’ai plaidé dès le mois de juillet auprès des instances de mon parti pour que nous soyons en soutien de cette mobilisation, mais aussi de toutes les autres qui se préparent avec les partenaires sociaux… parce que l’on parle beaucoup du 10 septembre mais la rentrée sera en réalité émaillée de grèves et de manifestations", rappelle-t-elle.
"Hors de question de tout gâcher"
Si un soutien est exprimé, la prudence est donc de mise chez les Écologistes. D'autant plus que le mouvement de blocage ne veut pas être "récupéré par les partis politiques", comme le soulignait la députée Sandra Regol auprès de BFMTV lundi.
Il s'agit de s'inscrire "dans le respect" du 10 septembre, selon Marine Tondelier. "J’ai toujours détesté la récupération et je pense que les personnes qui ont l’intention de s’investir dans ces mouvements aussi", explique-t-elle à Libération. Avant de s'adresser aux "partis":
"Hors de question de tout gâcher en organisant une compétition de nombre de drapeaux ou de mettre les manifestants mal à l’aise parce qu’ils auraient l’impression de marcher dans les pas de tel ou tel candidat à la présidentielle."
Une manière de prendre ses distances avec Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise? Peu avant la sortie de Marine Tondelier, l'eurodéputé écologiste David Cormand a considéré auprès de l'AFP que leur démarche était "opportuniste". Alors que LFI estime que le renversement du gouvernement passerait par une double bataille, menée dans la rue et au Parlement, ce dernier a déclaré:
"Ce qui pour moi est un problème, c'est que Mélenchon fait le lien entre 'soutien au 10 septembre' et 'motion de censure'. Moi je n'ai de problème ni avec l'un ni avec l'autre, mais en prescrivant un lien entre les deux, il capte une partie de l'autonomie, de la spécificité de ce mouvement, qui n'est pas un mouvement institutionnel."
Rentrée politique
De leur côté, les insoumis se défendent de toute récupération. "On peut parler, d’abord et avant tout, d’un soutien politique à un mouvement dont on partage l’essentiel des revendications, à savoir faire tomber un budget profondément injuste", a déclaré l'eurodéputée insoumise Manon Aubry sur TF1 ce mercredi
Deux jours plus tôt, Manuel Bompard, coordinateur de LFI, expliquait sur France Info: "à aucun moment il ne s’agit de dire que La France insoumise va en quelque sorte imprimer les modalités, les mots d’ordre de ce mouvement."
Écologistes comme Insoumis auront l'occasion de revenir très prochainement sur le sujet: ils effectuent leur rentrée politique ce jeudi et sont attendus respectivement à Starsbourg (Bas-Rhin) et Châteauneuf-sur-Isère (Drôme).