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La France Insoumise

Censure, "10 septembre": Jean-Luc Mélenchon relance ses manœuvres en solitaire avant le reste de la gauche

Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon le 24 juin 2025 à Paris

Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon le 24 juin 2025 à Paris - MARTIN NODA / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Dimanche, Jean-Luc Mélenchon a appelé à la mobilisation, aussi bien à l’Assemblée nationale que sur le terrain, pour renverser le gouvernement de François Bayrou. Sans s'opposer à sa démarche, une partie de la gauche est plus prudente et attend notamment les mots d'ordre syndicaux sur le plan social.

À chacun son rythme. Si Jean-Luc Mélenchon et les insoumis se sont déjà lancés dans la bataille de la rentrée, en appelant ce dimanche à une pleine mobilisation pour "faire tomber" le gouvernement de François Bayrou, les autres formations de gauche attendent encore avant de définir leurs mots d'ordre.

Comme le leader de LFI, toutes laissent entendre qu'elles pourraient censurer le Premier ministre sur le budget cet automne. En revanche, contrairement aux insoumis, elles se gardent, pour l'instant, de soutenir clairement le mouvement "bloquons tout le 10 septembre".

Celui-ci s'est formé via des appels au blocage sur les réseaux sociaux venus d'horizons divers, en réaction notamment aux coupes budgétaires voulues par l'exécutif.

"Une volonté dans ce mouvement de ne pas être récupéré"

Chez les Écologistes, qui organisent leur rentrée à Strasbourg ce jeudi, la position sera définie dans les prochains jours. "À titre personnel, j'ai plutôt envie d'en être parce qu'une convergence des luttes s'organise, mais je ne peux pas encore vous dire la position du parti", indique la députée Sandra Regol, précisant:

"Il y a une volonté dans ce mouvement de ne pas être récupéré par les partis politiques, donc on ne veut pas le préempter et on prend plus de temps pour répondre. Ce n'est pas la position de La France insoumise qui soutient directement les revendications qui émergent au sein de la population."

"On n'est pas là pour être devant le mouvement social"

Comme leurs collègues écologistes, les socialistes estiment qu'il est encore trop tôt pour s'avancer. "On observe, on regarde ce qui se passe, parfois avec bienveillance sur les revendications liées à la justice sociale, mais on n'est pas là pour être devant le mouvement social", rapporte le député Arthur Delaporte.

En ce sens, le PS attend les mots d'ordre syndicaux. Si plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT prévoient déjà de se mobiliser le 10 septembre, les différentes confédérations ont rendez-vous le 1er septembre pour discuter des actions à mener, après avoir dénoncé les mesures d'économies voulues par François Bayrou.

"On laisse les organisations syndicales dans leur liberté de s'organiser", nous dit également Barbara Gomes, porte-parole du Parti communiste français, tout en jugeant que la "mobilisation du 10 septembre est très importante". Patience donc avant de connaître les décisions des uns et des autres.

Baptiste Farge