Manon Aubry réfute toute récupération par LFI du mouvement de blocage du 10 septembre

L'eurodéputée insoumise Manon Aubry le 29 janvier 2025 à Pantin en Seine-Saint-Denis - AMAURY CORNU / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Si La France insoumise s'est mise aux avant-postes pour soutenir le mouvement de blocage du 10 septembre, en devenant ce dimanche la première formation politique à l'appuyer, le parti de Jean-Luc Mélenchon réfute toute récupération politique, comme l'a souligné Manon Aubry sur TF1 ce mercredi 20 août.
"On peut parler, d’abord et avant tout, d’un soutien politique à un mouvement dont on partage l’essentiel des revendications, à savoir faire tomber un budget profondément injuste", a défendu l'eurodéputée insoumise, se référant à plusieurs propositions avancées par le Premier ministre François Bayrou cet été, comme la suppression de deux jours fériés.
Se mettre "au service" du mouvement
Avant d'ajouter: "Nous disons simplement (...) que nous voulons nous mettre au service de ce mouvement, pour l’appuyer, pour le soutenir, pour qu’il y ait une forme de censure populaire et que cette censure populaire se retrouve par une censure parlementaire à l’Assemblée nationale", qui reviendrait à rejeter le budget.
LFI souhaite en effet marcher sur deux jambes pour provoquer la chute du gouvernement qu'elle réclame depuis des mois. L'une "au Parlement par une motion de censure immédiate", l'autre "sur le terrain par la mobilisation populaire tous azimuts", ont exhorté Jean-Luc Mélenchon et plusieurs responsables insoumis dans La Tribune Dimanche ce week-end.
Le mouvement du 10 septembre s'est formé via des appels au blocage sur les réseaux sociaux, venus d'horizons divers, en réaction notamment aux coupes budgétaires voulues par l'exécutif.
Si l'initiative est venue au départ d'un compte d'extrême droite, qui souhaite défendre "la France souveraine" et se dit "attaché aux racines chrétiennes de la France", elle s'est rapidement étendue à des revendications qui ont tout pour plaire à la gauche, comme la hausse des salaires.
LFI est la formation politique à avoir affirmé le plus net soutien à ce mouvement. Sans s'opposer à sa démarche, une partie de la gauche est plus prudente. Dans une interview accordée à Libération, la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier indique ce mercredi que sa formation soutiendra le mouvement, tout en appelant les partis à ne pas l'instrumentaliser.
Quant au Rassemblement national, le parti d'extrême droite a dit craindre que le 10 septembre "devienne la journée nationale des gauchos", par la voie de l'eurodéputé Matthieu Valet, interrogé lundi sur France Inter. "C’est un rassemblement qui se voulait populaire et j’ai peur que ça devienne un rassemblement d’enfer", a t-il ajouté, laissant peu de doutes sur la participation des lepénistes.