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Budget, mouvement social... La gauche débute sa rentrée avec un cap à fixer pour les prochaines semaines

Les insoumis Manuel Bompard, Mathilde Panot et Jean-Luc Mélenchon lors de l'université d'été de LFI près de Valence le 25 août 2024

Les insoumis Manuel Bompard, Mathilde Panot et Jean-Luc Mélenchon lors de l'université d'été de LFI près de Valence le 25 août 2024 - BFMTV

LFI et Les Écologistes ouvrent le bal des universités d'été de la gauche ce jeudi, avant que ne suive le PCF le lendemain, puis le PS la semaine suivante. Chacune des formations de gauche devrait aborder les enjeux des prochaines semaines et notamment la stratégie à adopter face à l'examen du budget voulu par François Bayrou.

C'est l'heure de la reprise: les différentes formations de gauche ouvrent le bal des rentrées politiques cette semaine. Dès ce jeudi 21 août, La France insoumise (LFI) rassemble ses militants à Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence, où elle a pris ses habitudes, tandis que Les Écologistes donnent rendez-vous à Strasbourg.

Le lendemain, ce sera au tour du Parti communiste français (PCF) de faire de même à Montpellier, avant que le Parti socialiste n'effectue son retour à Blois le jeudi suivant.

Soit la même semaine que les "unitaires", qui regroupent plusieurs anciens insoumis (Alexis Corbière, Clémentine Autain, François Ruffin...) et de membres du parti Génération.s, dont son fondateur Benoît Hamon. Ces derniers se retrouveront à Châteaudun dans l'Eure-et-Loir pour un meeting.

Cap sur la censure, quid du mouvement social?

Si tous les partis de gauche s'organisent en ordre dispersé, comme d'ordinaire pour ces rentrées, tous sont confrontés à, au moins, un enjeu commun: comment s'organiser dans les prochaines semaines pour lutter contre la cure austéritaire voulue par François Bayrou à l'occasion du prochain budget?

À ce petit jeu, les Insoumis ont donné la réponse plus vite que les autres. Un objectif immédiat à leurs yeux: renverser le gouvernement. Deux moyens pour y parvenir: déposer une motion de censure le plus rapidement possible - à ce titre LFI demande l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement pour ne pas attendre la fin septembre - et soutenir le mouvement de blocage du 10 septembre.

Formé sur les réseaux sociaux en réaction notamment aux coupes budgétaires voulues par l'exécutif, qui représentent près de 44 milliards d'euros, celui-ci ambitionne de "tout bloquer" en France le 10 septembre, que ce soit via la grève générale ou en arrêtant de consommer.

Dans leur texte annonçant le soutien au mouvement, publié par La Tribune Dimanche ce week-end, Jean-Luc Mélenchon et plusieurs responsables insoumis exhortent leurs partisans à "se mettre immédiatement au service des collectifs locaux qui proposent cette mobilisation et à tout faire pour sa réussite".

Les autres partis de gauche commencent aussi à se positionner. Oui pour un soutien, mais à condition qu'il se fasse dans "le respect" et sans "récupération", a indiqué Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, au cours d'un entretien à Libération ce mercredi.

De son côté, le PCF a aussi apporté son soutien au mouvement ce mercredi 20 août, a assuré le porte-parole du parti Léon Deffontaines à l'AFP. "Nous appellerons à participer à l'ensemble des mobilisations contre le projet Bayrou, le 10 septembre compris. On soutiendra le mouvement, on sera partie prenante", a déclaré l'ancien candidat aux Européennes.

Quant au PS, la question n'est pas encore officiellement tranchée. "On observe, on regarde ce qui se passe, parfois avec bienveillance sur les revendications liées à la justice sociale, mais on n'est pas là pour être devant le mouvement social", disait lundi à BFMTV le député socialiste Arthur Delaporte, préférant attendre les mots d'ordre syndicaux.

Quel cap pour les municipales et la présidentielle?

Outre la rentrée politique et sociale, ces universités d'été permettront aux différents partis de gauche de fixer le cap pour les prochaines échéances électorales: les municipales en 2026 et la présidentielle en 2027.

Grands partisans d'une union de la gauche pour la course élyséenne, Les Écologistes de Marine Tondelier proposent une "plénière politique" ce jeudi aux côtés du premier secrétaire du PS Olivier Faure, mais aussi du communiste Igor Zamichier et de l'insoumise Alma Dufour.

Baptiste Farge