"Notre tâche est immense": les premiers mots de Gérald Darmanin au ministère de la Justice

Gérald Darmanin l'assure: il sera celui qui "réconciliera la justice et nos citoyens". Après trois mois sans fonction gouvernementale, l'ancien ministre de l'Intérieur fait son retour dans l'exécutif ce mardi 24 décembre en tant que nouveau garde des Sceaux du gouvernement de François Bayrou.
"Il était de mon devoir d'accepter cette mission si exigeante et, je le sais, si difficile", a-t-il affirmé lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur Didier Migaud.
Gérald Darmanin a dit reconnaître la "grande responsabilité" que demande ce poste. "Je connais l'importance, l'envie, la soif de justice de notre peuple", a-t-il ainsi déclaré. Le nouveau ministre de la Justice entend "contribuer à redonner toute la noblesse" des différents corps de métier de la justice. "Leur rôle est si essentiel à notre société: je veux leur dire que je les respecte, que je les admire et que je les défendrai".
Lors de ses quatre années au ministère de l'Intérieur, il avait à plusieurs reprises suscité l'indignation dans les rangs notamment des magistrats.
"Main dans la main avec le ministère de l'Intérieur"
"Je serai celui qui réconciliera la justice et nos citoyens", a également affirmé Gérald Darmanin ce mardi. Le nouveau ministre a rapidement détaillé ses priorités: "engager systématiquement des poursuites contre les violences faites aux personnes, singulièrement contre les femmes et les enfants, lutter contre le séparatisme islamique et les extrémismes violents et contre le narcobanditisme et le trafic de drogues".
"Je serai toujours du côté des victimes et de ceux qui les aident et jamais du côté des délinquants et des criminels définitivement condamnés", a-t-il martelé, ajoutant:
"Notre tâche est immense".
"Nous allons travailler main dans la main avec le ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau, pour notre sécurité", a également dit Gérald Darmanin.
Didier Migaud s'en va "à regret"
Le nouveau garde des Sceaux a adressé ses "pensées émues" à Didier Migaud. Lors de cette passation de pouvoir, ce dernier a dit avoir "aimé ce ministère" et le quitter "à regret".
Unique recrue estampillée à gauche du gouvernement censuré de Michel Barnier, Didier Migaud a estimé qu'"ensemble, en si peu de temps nous avons posé les jalons indispensables qui contribueront, je l'espère, à améliorer le fonctionnement de la justice au service des citoyens".
Il a notamment listé les missions importantes selon lui: "accélérer le temps judiciaire, mieux exécuter les peines et recentrer la justice sur ses missions les plus essentielles" ainsi que lancer le "chantier de l'immobilier pénitentiaire" pour "construire la justice de demain".
Considéré comme l'un des artisans de la dissolution, Gérald Darmanin avait d'abord expliqué ne plus vouloir être ministre en cas de défaite, cravate ôtée à l'appui.