Non-censure des socialistes: Olivier Faure se défend d'avoir été "acheté" par le gouvernement Lecornu

Attaqué par le Rassemblement national (RN) mais aussi par La France Insoumise (LFI), sur son refus de voter la censure du gouvernement Lecornu II, le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure s'est défendu sur BFMTV-RMC ce mercredi 15 octobre.
"Est-ce qu'on s'est fait acheter? Pas du tout. Je vais me battre désormais pied à pied et nous verrons bien qui de la droite ou de la gauche obtiendra satisfaction [sur le budget]", affirme-t-il.
"C'est toujours plus facile de dire 'moi je suis totalement vierge de toute forme de reproches', 'je ne me compromets pas' etc. Or, la politique c'est aussi une affaire de responsabilités (...), insiste Olivier Faure. Dans un pays qui va mal, on a besoin d'avoir un budget et de gens qui sont responsables".
Quelques heures après la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu, mardi soir, Olivier Faure a indiqué sur le plateau de TF1 que le PS ne voterait pas la censure, invitant les députés socialistes à "respecter" cette décision collective. "Provoquer une dissolution ça ne change pas la vie des gens", a-t-il déclaré.
Après les deux motions censure déposées par le RN et LFI, l'avenir tout entier du gouvernement de Sébastien Lecornu semble reposer entre les mains du PS. Pour arrimer les socialistes à son budget, le Premier ministre n'avait guère le choix que celui de faire des concessions.
"Je prends mon risque"
Parmi elles, la suspension de la réforme des retraites de 2023, "jusqu'à l'élection présidentielle" - une exigence du PS pour ne pas appuyer sur le bouton de la censure. Juste avant qu'il n'entame son discours de politique générale mardi, Sébastien Lecornu avait averti Olivier Faure de sa décision.
"Il m'a dit 'je prends mon risque'", confie le Premier secrétaire du PS sur BFMTV/RMC.
"Parce qu'il prend un risque politique, je le reconnais. J'ai applaudi lorsque j'ai entendu l'ensemble des phrases permettant de comprendre qu'il s'agissait d'une suspension de l'âge légal mais aussi des trimestres pour qu'il n'y ait pas de leurre sur l'engagement du Premier ministre", poursuit Olivier Faure.
Une coalition des gauches pour 2026
Si les communistes et les écologistes se sont accordés au contraire pour voter la censure, Olivier Faure estime qu'une coalition entre le PS et ces deux forces politiques de gauche pour les élections présidentielles est toujours envisageable.
"Nous avons déjà fait des choix différents l'an passé et ça n'avait pas empêché socialistes, écologistes et communistes de se retrouver. Et j'espère bien que nous allons continuer à travailler ensemble parce qu'il peut y avoir des différences d'appréciations à un moment donné, ça ne veut pas dire que nous sommes en désaccord", précise-t-il.
À l'occasion du vote de la motion de censure ce jeudi, la survie du gouvernement de Sébastien Lecornu se jouera à quelques voix près. Si chaque député suit les directives de son parti, 265 parlementaires devraient voter en sa faveur, soit 46% des sièges de l'hémicycle.
Il manquerait alors 24 voix seulement pour provoquer la chute du gouvernement Lecornu II.