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Mort de Nahel: Olivier Véran appelle à respecter un "temps de l'émotion, de la justice"

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"Le commentaire (politique), ça ne fait pas avancer, ça ne fait pas progresser", déplore le porte-parole du gouvernement.

"Dans un moment comme celui-ci, il y a les gens qui agissent et les gens qui commentent." Voilà comment Olivier Véran définit la sphère politique sur BFMTV-RMC au surlendemain de la mort de Nahel, tué par un policier après un refus d'obtempérer dont les circonstances font débat, la version policière d'une légitime défense étant remise en cause par une vidéo relayée sur les réseaux sociaux.

"Condamnation à mort", "police incontrôlée"... Le drame a suscité de nombreuses condamnations émanant de la gauche. Plusieurs responsables dénoncent notamment la loi relative à la sécurité de 2017. Porté par l'ex-ministre de l'Intérieur socialiste Bernard Cazeneuve, le texte a assoupli les conditions "d'ouverture du feu" des policiers, en les calquant sur le régime des gendarmes.

"Temps de l'émotion"

Mais "le commentaire", "ça ne fait pas avancer, ça ne fait pas progresser", dans pareille situation, dénonce Olivier Véran. À l'inverse, de l'action, qui permet de "faire en sorte que les victimes se sentent soutenues, accompagnées et que la justice leur soit apportée".

Une façon de présenter un exécutif responsable et au travail, au moment où les critiques fusent de toutes parts, l'extrême droite ayant déploré les mots d'Emmanuel Macron, après le drame, qualifié par le président de la République d'"inexcusable" et d'"inqualifiable".

Soucieux d'apaiser le climat, après que les violences se sont propagées dans plusieurs villes de France dans la nuit de mercredi à jeudi, le porte-parole du gouvernement appelle à respecter un "temps de l'émotion, de la justice".

"Je ne m'inscrirai pas dans un débat à distance avec Monsieur Mélenchon", insiste-t-il.

Le leader de La France insoumise a en effet partagé plusieurs commentaires sur l'affaire sur son compte Twitter depuis mardi.

Darmanin a "passé la nuit debout"

Reste que son collègue du gouvernement Gérald Darmanin ne s'est pas privé pour exprimer un commentaire politique, écrivant: "Honte à ceux qui n'ont pas appelé au calme".

"Je fais bien le distinguo entre ceux qui agissent et ceux qui commentent", répète néanmoins le ministre du Renouveau démocratique pour défendre son homologue de l'Intérieur.

"Gérald Darmanin, il a passé la nuit debout en lien avec les préfets, les services de police, pour regarder ce qui se faisait et être capable d'intervenir", souligne-t-il. "Il est ce matin en cellule interministérielle de crise (CIC), aux côtés du président de la République. Il a le constat de la situation, il est en lien à la fois avec les élus locaux, les services de police, il fait son travail."

Baptiste Farge