BFMTV
Gouvernement

Loi Travail: Valls lâche du lest auprès des jeunes

placeholder video
Le gouvernement serait prêt à discuter des revendications des lycéens et étudiants avant un arbitrage de Manuel Valls la semaine prochaine La poursuite du versement des bourses quelques mois entre l'obtention du diplôme et le premier emploi pourraient être actés.

Manuel Valls a décidé de tendre la main aux lycéens et étudiants. Après un mois de mobilisation contre la loi Travail, les organisations de jeunesse vont être reçues. L'Union nationale des étudiants de France (Unef) ouvrira le bal en rencontrant mercredi au ministère de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, son collègue chargé de la Jeunesse Patrick Kanner et, surtout, l'auteure du projet contesté de réforme du code du travail, Myriam El Khomri.

Suivront la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), les organisations lycéennes (SGL, UNL, Fidl); ainsi que la Jeunesse ouvrière chrétienne et le Mouvement rural de jeunesse chrétienne. Selon des sources proches du dossier, les ministres seraient prêts à discuter de plusieurs points, avant un arbitrage du Premier ministre Manuel Valls la semaine prochaine. Parmi ces revendications figurent la surtaxation des CDD, l'augmentation du nombre de place en BTS, une hausse de la rémunération des apprentis.

Selon Les Echos, les diplômés qui entrent sur le marché du travail vont pouvoir conserver leur bourse d’étude. Une aide dont le montant peut aller jusqu’à 530 euros par mois. Reste à se mettre d’accord sur la durée de versement. Piste envisagée: entre 2 et 6 mois. Le gouvernent envisagerait aussi la mise en place d’une mutuelle, type CMU pour les jeunes qui sont en situation de rupture familiale. Reste à savoir si dans un contexte de crise économique et de restriction budgétaire, l'Etat pourra disposer d'une enveloppe suffisante pour financer ces mesures.

L'Unef méfiant face à une tentative "d'enfumage"

Une intersyndicale réunissant les organisations de travailleurs opposées à la loi (CGT, FO, FSU, Solidaires), étudiants (Unef) et lycéens (UNL, Fidl) doit se tenir mercredi soir pour préciser les modalités d'une nouvelle manifestation prévue samedi, commune aux jeunes et aux salariés.

Parallèlement, le mouvement "Nuit debout", qui se veut citoyen, se poursuit chaque soir place de la République à Paris et a commencé à s'étendre à plusieurs villes de province.

Du côté du gouvernement, on rappelle que le projet de loi est déjà à l'étude depuis mardi en commission à l'Assemblée nationale. Est-il trop tard pour éteindre la contestation ou bien des avancées sur d'autres dossiers pourraient-elles contenter les organisations de jeunesse?

Interrogé sur le sujet vendredi, le président de l'Unef William Martinet continuait de demander retrait du texte et restait prudent face à toute tentative "d'enfumage". L'Unef, prête à poursuivre la contestation, ne voit pas pourquoi elle reculerait alors que les jeunes n'ont "pas de droits sociaux, pas le RSA parce qu'ils ont moins de 25 ans, pas d'allocations chômage et pas de droit à un emploi stable", égrène son leader.

K. L.