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Loi Duplomb: Agnès Pannier-Runacher préconise de "faire appel" à l'Anses pour un éclairage scientifique

Agnès Pannier-Runacher dans le Pas-de-Calais le 25 septembre 2024

Agnès Pannier-Runacher dans le Pas-de-Calais le 25 septembre 2024 - FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Face au succès d'une pétition demandant son abrogation qui atteint 1,5 million de signatures ce lundi soir, la ministre de la Transition écologique soutient l'idée "de faire appel" à l'agence de sécurité sanitaire Anses.

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, favorable à la tenue d'un débat parlementaire sur la loi agricole Duplomb face au succès d'une pétition demandant son abrogation, soutient l'idée "de faire appel" à l'agence de sécurité sanitaire Anses "pour éclairer scientifiquement ce débat", comme proposé par Gabriel Attal.

"Je me tiens évidemment à la disposition des parlementaires pour organiser, avec ma collègue (ministre de l'Agriculture) Annie Genevard, la saisine de nos autorités scientifiques afin de répondre à leurs questions et de permettre de sortir des postures politiques dans un sens comme dans l'autre. La science n'a pas vocation à se substituer au politique, mais elle peut utilement l'éclairer", souligne Agnès Pannier-Runacher dans un message transmis à la presse.

Le succès de la pétition lancée par une étudiante, qui avait atteint près de 1,5 million de signatures lundi soir, "montre bien évidemment qu'il y a un malaise chez une partie des Français" et "c'est très bien si ce débat peut se tenir à la rentrée parlementaire", a par souligné Gabriel Attal, qui souhaite que le gouvernement saisisse l'Anses.

"On ne gardera pas l'agriculture la plus qualitative"

Pour autant, l'ancien Premier ministre a mis en garde sur la nécessité de conserver une agriculture "qualitative". "On ne gardera pas l'agriculture la plus qualitative au monde si on perd toute une partie de notre agriculture parce qu'on interdit certaines choses sans solution alternative et parce qu'on importe des produits qui viennent de l'étranger, qui utilisent des techniques interdites à nos agriculteurs", a-t-il développé.

La loi du sénateur LR Laurent Duplomb autorise la réintroduction sous condition d'un pesticide interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe.

Ce produit est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n'avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre "un tueur d'abeilles". Ses effets sur l'humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d'études d'ampleur.

À partir du seuil des 500.000 signatures, la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale peut décider d'organiser un débat en séance publique. La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet s'y est dite "favorable". Mais la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins abrogée comme le demande la pétition.

I.H avec AFP