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Gouvernement

Les barons du PS font la leçon à François Hollande

François Rebsamen, président du groupe PS au Sénat, ne mâche pas ses mots envers François Hollande

François Rebsamen, président du groupe PS au Sénat, ne mâche pas ses mots envers François Hollande - -

Plusieurs ténors du Parti socialiste ne se cachent plus pour mettre en garde le gouvernement et le chef de l'Etat, et délivrer leurs conseils.

Au sein du Parti socialiste, l'ambiance est électrique. Les uns après les autres, les poids lourds du parti montent au créneau pour pointer les défauts de l'exécutif.

Il faut dire que ces dernières semaines, les ratages se sont enchaînés. D'abord le retoquage de la loi Duflot pour non-respect de la procédure parlementaire, annoncé à la radio par le Premier ministre avant même qu'il ne soit acté. Puis la loi PS sur l'énergie rejetée par le Sénat, après une "alliance" entre l'opposition et le groupe communiste. Et enfin le débat sur les 35h relancé par Jean-Marc Ayrault dans une interview au Parisien.

Une série noire qui n'a pas manqué d'impacter la côte de confiance du chef de l'Etat. Selon le dernier baromètre TNS Sofres pour le Figaro Magazine, seuls 36% des sondés font confiance à Hollande. "À l'exception de Jacques Chirac en 1995, aucun président n'avait été aussi impopulaire si vite", note Le Figaro.

L'agacement des éléphants

Les barons du PS sonnent donc la charge et sortent de leurs fiefs locaux. Dernier en date, André Vallini, dans les colonnes du Figaro ce vendredi. Le sénateur PS de l'Isère a appelé le président François Hollande à "fixer à nouveau le cap pour redresser le pays", et "rassurer les Français", car l'argument de l'héritage sarkozyste "ne peut plus suffire", selon lui.

François Rebsamen, président du groupe PS au Sénat, a lui aussi fait la leçon sur RTL. "Expliquez aux Français pourquoi on leur demande ces efforts, sinon ils ne comprendront pas pourquoi ils sont obligés de subir tous ces impôts d'un coup !", a-t-il lancé en substance.
La semaine dernière, dans Les Echos, il avait déjà conseillé à François Hollande de "se rendre régulièrement en province, comme le faisait François Mitterrand". "Pas besoin de grands discours ou de grandes thématiques, mais de rencontres simples et fréquentes", avait-il martelé.

Lors du dernier congrès PS à Toulouse, Gérard Collomb, député-maire de Lyon, n'avait, lui non plus, pas mâché ses mots : "Aujourd'hui, nous redécouvrons que ce qui compte pour nos concitoyens, ce ne sont pas les mots, ce sont les actes. Ce n'est plus de théorie qu'il nous faut discuter, mais de réalité concrète."

Hollande pas insensible mais déterminé

Avant eux, c'est la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, qui avait délivré son analyse dans Le Monde. "Maintenant, il faut passer à une nouvelle phase. Celle des réformes de structures promises dans le programme présidentiel (...)" C'est "le moment" pour l'exécutif "de donner" le cap, en "disant clairement comment on va atteindre nos objectifs et la vision du pays dans cinq ans".

Selon Le Figaro, le chef de l'Etat n'est pas resté insensible à ces mises en garde. "Il compte densifier ses visites de terrain, selon l'un de ses proches", peut-on lire dans le quotidien.

Mais comme il l'a rappelé dans Le Monde il y a quelques jours, le président compte bien conserver son flegme. " ll faut prendre le temps de décider. Car une fois que c'est décidé, c'est fait. Regardez Sarkozy, il a mis trois ans à détricoter son bouclier fiscal !"
Aux Français dès lors d'accepter ce rythme moins effrené que le précédent chef de l'Etat.

Vidéo : Damien Fleurot, Pauline de Saint Remy et Florian Brunet