"Le chemin existe": François Bayrou veut croire à un accord à l'issue du conclave sur les retraites

François Bayrou, à Paris, le 8 mai 2025. - Christophe Petit-Tesson / POOL / AFP
Le chef du gouvernement François Bayrou se dit confiant ce dimanche 15 juin dans La Tribune Dimanche sur la possibilité d'un accord, à l'issue du conclave des retraites qui, après 6 mois de discussions, doit officiellement prendre fin mardi 17 juin.
"J'ai toujours eu la même position: je crois que le chemin existe", assure le Premier ministre.
"Si cela réussit, la société française aura fait un pas considérable", soutient François Bayrou, évoquant un possible "changement profond de cadre qui peut déboucher dans mon esprit sur des choses beaucoup larges encore dans le domaine social", en cas d'accord.
"Je crois qu'il existe un chemin" pour que les partenaires sociaux "se mettent d'accord" mardi, affirmait déjà jeudi le Premier ministre en marge d'un déplacement au salon des nouvelles technologies VivaTech.
À Matignon depuis 6 mois, François Bayrou connaît une nouvelle baisse de popularité, selon le dernier sondage Ipsos-Cesi pour La Tribune Dimanche publié samedi. Avec 17% d'avis favorable, il est le Premier ministre le plus impopulaire de la 5e République.
Blocage toujours sur le départ à 64 ans
Le Premier ministre avait proposé de lancer un conclave sur les retraites en janvier dernier dans son discours de politique générale, alors qu'il succédait à Michel Barnier à la tête de l'exécutif.
Alors que les socialistes voulaient une suspension de la réforme prévoyant un passage de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, François Bayrou avait proposé de rassembler les partenaires sociaux pour "rechercher une voie de réforme nouvelle".
Les discussions ont été lancées sous la forme d'un conclave à l'issue encore incertaine, alors que l'âge de départ à la retraite à 64 ans reste un point de blocage.
Des "idées nouvelles" sur la table?
Reconnaissant des difficultés, François Bayrou évoque la possibilité de proposer à très court terme des "idées nouvelles" afin de débloquer la situation, sans donner de détails. Le Premier ministre, aussi maire de Pau, ne s'interdit pas non plus de donner quelques jours de délai supplémentaire au conclave pour s'entendre, selon La Tribune Dimanche.
Alors qu'il reste sous la menace d'une censure, notamment depuis la réélection d'Olivier Faure à la tête du PS, François Bayrou ne prend aucun engagement concernant un nouveau texte de loi sur les retraites.
"Tout dépendra si l'accord comporte ou non des dispositions législatives", se contente de dire le Premier ministre.
Des "efforts" à venir pour le budget 2026
Alors que le gouvernement s'est engagé à trouver 40 milliards d'euros d'économie pour le budget 2026, réparties entre État, Sécurité sociale et collectivités locales, François Bayrou doit présenter mi-juillet son plan d'économies budgétaire.
"Tout le monde fera un effort, car c'est la solution pour y arriver. Sinon les Français diront: 'Pourquoi moi et pas lui?'", prévient déjà le président du Modem.
François Bayrou a affirmé vendredi 13 juin que le plan d'économies budgétaires pluri-annuel qu'il doit présenter serait "global" et hiérarchisé, soutenant "qu'aucune des mesures n'est arbitrée" pour l'heure.
Le risque toujours d'une censure?
Sur le risque de censure, François Bayrou se veut déterminé. "Je serai au rendez-vous", promet-il, alors que ses prédécesseurs Michel Barnier et Gabriel Attal ne sont restés que quelques mois en poste.
"Je connais l'extrême risque que cela me fait courir, mais bon, c'est l'histoire de ma vie. Il y a des gens qui sont là pour durer, moi je suis là pour changer la situation. Je ne suis pas à la recherche du confort. Je suis à la recherche de la conscience et, au bout du compte, de la confiance", promet le Premier ministre.
Malgré l'incertitude planant sur son avenir, François Bayrou préfère se référer à Pierre Mendès-France, président du Conseil des ministres pendant 8 mois et 5 jours entre 1954 et 1955.
"Pierre Mendès France est resté sept mois à Matignon. On en parle encore car il est apparu aux yeux de tous que cet homme disait la vérité, même si à l'époque les Français n'étaient pas prêts à fournir les efforts qu'il demandait", avance François Bayrou.