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Jérôme Cahuzac avoue, le gouvernement communique

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le 3 avril 2013 sur BFMTV

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le 3 avril 2013 sur BFMTV - -

Après les aveux de Jérôme Cahuzac, le gouvernement a opéré mercredi un tir groupé poursuivant un même objectif: charger l'ancien ministre du Budget et dédouaner l'exécutif.

Après les aveux de Jérôme Cahuzac, le gouvernement est sonné mais entend bien riposter. Au lendemain de la lettre ouverte de l'ancien ministre du Budget, dans laquelle Jérôme Cahuzac reconnaît publiquement avoir détenu des comptes à l'étranger et s'en excuse, plusieurs cadres du gouvernement sont montés au créneau mercredi matin pour dédouaner l'exécutif, également pointé du doigt dans cette affaire.

"Spirale du mensonge", selon Fabius

À commencer par Pierre Moscovici, ancien ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac qui n'avait pas dissimulé son émotion lorsque son ministre délégué avait quitté son poste. "J'ai été stupéfait, accablé, en colère. Je lui ai donné ma confiance et elle n'a pas été respectée, a-t-il déploré sur RTL. Je peux comprendre la détresse d'un homme, je ne peux pas pardonner la faute."

Les mensonges d'un seul homme... c'est également l'avis de Laurent Fabius. "Jérôme Cahuzac s'est enfermé dans une spirale absolument dévastatrice du mensonge, a relevé le ministre des Affaires étrangères mercredi matin sur BFMTV. "Le pire c'est l'effet que cela fait auprès des Français, qui vont se dire 'tous pourris', a-t-il déploré. C'est dévastateur pour la vie civique."

Cahuzac? Le "menteur de la famille" pour Najat Vallaud-Belkacem

L'exécutif pouvait-il ignorer l'existence de ces comptes bancaires étrangers et les mensonges d'un ministre de premier plan? Alors que les critiques se concentrent désormais sur François Hollande, soupçonné par la droite et par le journaliste Edwy Plenel d'avoir été au courant, Pierre Moscovici a au contraire récusé toute "complaisance" de la part du gouvernement. "Je pense que le président de la République et moi-même avons fait ce qu'il convenait de faire", a-t-il estimé.

Un peu plus tôt, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, avait elle aussi mené cet exercice de déminage. "Ni François Hollande ni Jean-Marc Ayrault n'étaient au courant bien entendu, et ils n'ont à être comptables du mensonge dans lequel s'est isolé un homme", a-t-elle assuré sur Europe 1, soulignant que "nul n'est tenu à l'abri d'avoir un menteur dans sa propre famille".

Ayrault et Hollande sur le gril

Mardi, Jean-Marc Ayrault était sorti du silence pour évoquer la "trahison" de Jérôme Cahuzac à qui il a demandé de "ne plus exercer de responsabilité politique". François Hollande devrait, lui, s'exprimer mercredi avant midi sur l'affaire.


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Sandrine Cochard