"Je ne suis pas revanchard": Manuel Valls répond aux attaques et défend sa place au gouvernement

Le nouveau ministre des Outre-mer Manuel Valls le 24 décembre 2024 à Paris lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Après plusieurs années de déconvenues électorales, Manuel Valls a fait son retour sur la scène politique lors du dernier remaniement, en intégrant le gouvernement Bayrou. Une surprise qui n'a pas manqué de faire jaser, autant dans l'opinion publique que dans les oppositions.
Mais malgré les railleries, le nouveau ministre des Outre-mer se dit à l'aise avec sa nouvelle fonction, dans une interview accordée à nos confrères du Point. "Je ne suis pas revanchard", déclare-t-il dans cet entretien.
Et d'ajouter: "Je ne remonte pas sur un ring de boxe."
L'ancien Premier ministre, cible d'insultes
La semaine passée, Manuel Valls avait pourtant été verbalement pris à partie par un auditeur de France Inter qui l'avait même insulté d'"étron" à l'antenne. "Vous devriez avoir honte. Vous êtes le pire des traîtres", lui avait notamment asséné cet auditeur.
Interrogé à ce sujet par Le Point, l'ancien Premier ministre sous François Hollande a déclaré ne pas vouloir "se laisser entraîner sur ce terrain": "les insultes visent à abaisser le débat public et à nous dévier de l'essentiel. Je ne suis jamais blasé, jamais dans l'acrimonie, jamais dans la rancœur. Je fais la part des choses entre le bruit permanent et le réel", développe-t-il encore.
"Je sais ce que j'incarne, depuis 25 ans que j'alerte sur la montée de l'antisémitisme et de l'islamisme, ou sur 'les gauches irréconciliables'. C'est cela qui suscite toute cette haine".
Pour autant, Manuel Valls refuse de se laisser "dévier de (sa) mission", lui qui se dit "totalement concentré". Selon lui, "on n'a pas tellement de cordes de rappel, si l'on continue de crise en crise, je ne sais pas où nos institutions iront…"
"Je n'ai rien demandé"
L'ancien chef du gouvernement, souvent accusé d'avoir chercher à obtenir un poste à tout prix ces dernières années, se défend d'avoir réclamé d'intégrer le gouvernement Bayrou. "Je n'ai rien demandé", justifie-t-il. "Mais François Bayrou m'a proposé quelque chose d'inédit et d'exaltant, je n'ai pas hésité."
Dans cet entretien, Manuel Valls assure aussi qu'il "aurait peut-être refusé" le poste s'il n'avait pas concerné les Outre-mer, lui qui compare son ministère à un "mini-Matignon: une France en très grand, avec des problèmes exacerbés'".
Il estime aussi que "le rôle du ministère des Outre-mer va changer", prônant un renforcement des effectifs de son administration. Le nouveau ministre prévoit d'ailleurs un voyage en Nouvelle-Calédonie fin février ainsi qu'une tournée aux Antilles: privilégier les voyages plus longs et éviter de courir de plateaux télé en plateaux télé.
"Je veux prendre du temps, recréer le lien avec ces territoires, répondre au sentiment d'éloignement de la jeunesse ultramarine, aux discriminations, aux oligarchies économiques dans les Antilles", poursuit Manuel Valls, avant de conclure:
"Les Outre-mer, ça ne peut pas être que les catastrophes et les médailles de nos sportifs".