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Grève du 19 janvier: Élisabeth Borne en première ligne en l'absence d'Emmanuel Macron

La Première ministre Élisabeth Borne, le 10 janvier 2023.

La Première ministre Élisabeth Borne, le 10 janvier 2023. - Bertrand Guay

Alors que le chef de l'État se rend en Espagne avec onze de ses ministres, la Première ministre va rester à Paris pour cette journée marquée par les grèves et manifestations contre le projet de réforme des retraites.

Une Première ministre en première ligne. Pendant qu'Emmanuel Macron et onze membres du gouvernement seront en Espagne, à Barcelone, pour signer un traité d'amitié avec le pays ibérique, Élisabeth Borne restera à Paris.

Elle "sera très attentive à ce qui se passe dans le pays", confiait son entourage à BFMTV à la veille des grèves et des manifestations contre le projet de réforme des retraites du gouvernement ce jeudi. La journée a tout d'un test pour l'exécutif, dont le projet de loi apparaît de plus en plus impopulaire aux yeux des Français.

Mercredi, un sondage Elabe pour BFMTV indiquait que 66% d'entre eux sont opposés à la réforme des retraites, soit une hausse de 7 points en une semaine. Signe que la communication du pouvoir, entre détermination et pédagogie, ne porte pas ses fruits pour l'instant.

"Le système est en danger"

Pour autant, le gouvernement continue de se déployer pour expliquer les contours de son projet. Ce mercredi, la Première ministre s'est rendue à une réunion publique à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), organisée par Mathieu Lefèvre, député Renaissance de la circonscription.

Olivier Dussopt était également présent. Le ministre du Travail, resté lui aussi à Paris, sera l'invité de BFMTV ce jeudi soir, pour tenter, à nouveau, de défendre la réforme des retraites voulue par l'exécutif.

Lors de la réunion publique, Élisabeth Borne a repris les éléments de langage déployés depuis plusieurs semaines par le camp présidentiel. "On n'engage pas une réforme des retraites par pur plaisir, le système est en danger", a-t-elle expliqué, dans des propos rapportés par Le Parisien. Façon de souligner la nécessité de cette réforme.

"On est beaucoup plus protecteurs"

Ensuite, la cheffe de Matignon a cherché, une nouvelle fois, à faire de la pédagogie. "Cette reforme, nous l’avons concertée et travaillée avec les syndicats, avec les groupes parlementaires, pour qu’elle nous permette le retour à l’équilibre, qu’elle soit juste et qu’elle apporte véritablement du progrès", a-t-elle expliqué selon un participant qui s'est confié à BFMTV.

Elle également revenue sur un point de crispation: les carrières longues. La gauche, mais aussi une partie de la droite - bien que minoritaire - fustigent des dispositifs qui conduiraient les plus jeunes à travailler davantage que les 43 annuités nécessaires.

"Notre système repose sur deux règles: la durée de cotisation et l'âge de départ. Nous avons regardé avec beaucoup d’attention la situation de ceux qui ont commencé à travailler tôt. On est beaucoup plus protecteurs dans le projet présenté que ce qui existe aujourd’hui", a défendu Élisabeth Borne, d'après le témoignage d'un autre participant à BFMTV.

"Tout le travail qui a été fait, en concertation avec les organisations syndicales, a justement permis de travailler sur la situation de ceux qui ont commencé tôt", a-t-elle encore avancé. Pas sûr que les centaines de milliers de manifestants qui vont battre le pavé ce jeudi l'entendent de la même oreille.

Léopold Audebert avec Baptiste Farge