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Gouvernement: François Hollande estime qu'un 49.3 ne doit pas directement donner lieu à une censure

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L'ancien président de la République François Hollande estime que l'utilisation d'un 49.3 par le gouvernement ne doit pas entraîner le vote d'une motion de censure à l'Assemblée.

François Hollande s'éloigne du PS, du PCF et des Écologistes. Interrogé sur l'actualité politique et la nomination de François Bayrou comme nouveau Premier ministre par Emmanuel Macron sur BFMTV dimanche 15 décembre, l'ancien président de la République a estimé que l'utilisation d'un article 49.3 par le gouvernement ne doit pas entraîner le vote par les députés socialistes d'une motion de censure à l'Assemblée.

"Ce ne doit pas être posé comme un principe absolu", assure l'ancien président de la République, qui estime qu'"il faut quand même qu'un budget soit voté".

Il contredit ainsi le patron du PS Olivier Faure qui avait annoncé vendredi 13 décembre que toute utilisation du 49.3 par le gouvernement entraînerait un vote des socialistes en faveur d'une censure.

Comment fonctionne le 49-3 ?
Comment fonctionne le 49-3 ?
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Une position partagée par le chef des députés socialistes Boris Vallaud, qui précisait qu'une politique qui serait dans "la continuation" du gouvernement Barnier en termes de "fond et de méthode" conduirait "à la même sanction", c'est-à-dire au renversement du gouvernement.

"Mieux vaut éviter le 49.3, que la discussion aille jusqu'au bout. Mais il faut manier cet argument avec précaution, parce que cela voudrait dire, si on dit qu'on n'utilise pas le 49.3, qu'il faudrait que les socialistes adoptent le budget ou s'abstiennent sur le budget. Et s'ils ne sont pas d'accord, comment font-ils ?", s'est interrogé le député de la Corrèze.

"La perspective de 2027"

L'ancien président a par ailleurs espéré que le nouveau Premier ministre François Bayrou ait une forme de "liberté" et d'"indépendance" vis-à-vis d'Emmanuel Macron, compte tenu des "conditions dans lesquelles il a été nommé", "puisque le président (y) a été sans doute forcé".

Pour François Hollande, il est nécessaire que l'Assemblée nationale puisse travailler "dans l'intérêt des Français" et donc "avec un gouvernement et une opposition." Et de conclure: "Moi, je m'inscris dans la perspective de 2027 et je ne souhaite pas qu'il y ait une dissolution de l'Assemblée nationale", résume-t-il.

Lucie Valais avec AFP