Gabriel Attal nommé Premier ministre: comment sa cote de popularité a explosé ces derniers mois

Gabriel Attal à Matignon le 9 janvier 2023 - Ludovic MARIN / AFP
Confronté à un second quinquennat poussif, Emmanuel Macron espère-t-il bénéficier de la bonne image de Gabriel Attal? Le calcul semble très probable au regard de la courbe des sondages qui n'a eu de cesse de monter pour le nouveau Premier ministre.
À son arrivée à Bercy, en mai 2022, après la réélection d'Emmanuel Macron, celui qui était alors porte-parole du gouvernement arrive avec un socle solide. 27% des Français disent avoir une bonne image de lui, d'après un sondage Elabe pour Les Echos.
Une cote de popularité qui explose à l'Éducation nationale
À ce poste moins exposé mais qui a souvent servi de tremplin à de jeunes ambitieux comme Nicolas Sarkozy, François Baroin ou Valérie Pécresse, Gabriel Attal oscille entre 23% et 30% d'opinions favorables.
C'est son arrivée à l'Éducation nationale qui va lui permettre de nettement remonter. En l'espace de quelques mois, porté par l'interdiction de l'abaya, sa volonté de mettre en place "un choc des savoirs" pour les élèves ou encore la lutte contre le harcèlement scolaire, le ministre s'envole.
Crédité de 24% d'opinion favorable en août dernier, il frôle les 40% début janvier, très loin devant Élisabeth Borne. Seuls 23% des sondés font confiance à celle qui était alors la cheffe du gouvernement pour "affronter efficacement les problèmes du pays".
Une situation politique susceptible de l'abîmer
Charge désormais au nouveau Premier ministre de parvenir à garder intact son capital politique dans une année à haut risque. Inflation, élections européennes, sécurité des Jeux olympiques à Paris... Bien conscient des défis qui l'attendent, Gabriel Attal a promis de "garder le contrôle de notre destin et de libérer notre potentiel français" lors de la passation de pouvoir avec Élisabeth Borne.
Le nouveau chef du gouvernement va également devoir s'atteler à ne pas faire d'ombre à Emmanuel Macron. La popularité d'Édouard Philippe avait un temps agacé le président, qui s'était alors séparé de lui.
Jusqu'ici, le chef de l'État avait d'ailleurs privilégié des profils méconnus du grand public, souvent passés par l'administration, peu susceptibles de rentrer en concurrence avec lui.
La donne va changer avec Gabriel Attal. De quoi donner, peut-être, un second souffle et une vision à un quinquennat à la peine depuis 2022. Avec le risque, aussi, d'agacer à terme le président.