Emmanuel Macron dans Paris-Match: une erreur de communication?

Main dans la main, le couple Macron, s’affiche tout sourire en une de Paris-Match. Sur huit pages, s'étalent des photos tirées de leur album personnel, du selfie aux sports d’hiver à l'image du chien du couple. L'article se poursuit sur une longue interview de Brigitte Macron, véritable panégyrique de son ministre de mari.
"Emmanuel est très solide et rassurant", dit-elle dans les colonnes de l'hebdomadaire. "C'est un chevalier, un personnage d'une autre planète qui mêle une intelligence rare à une humanité exceptionnelle".
"Une bêtise, que l'on a faite ensemble"
Une opération de communication - que le principal intéressé a niée, jeudi, contre toute évidence. Une erreur, a reconnu Emmanuel Macron dès jeudi:
"Mon épouse, à laquelle je tiens beaucoup, a parlé à une journaliste de Paris-Match. Mon épouse ne connaît pas le système médiatique. Elle le regrette d'ailleurs profondément, c’est une bêtise, une bêtise que l'on a faite ensemble", a-t-il déclaré en marge d’un déplacement à Londres.
"On est complètement dans une aventure personnelle"
Le ministre de l’Economie a fait machine arrière, car sur le fond, cette exposition dans un magazine people vient brouiller son message, explique Thierry Arnaud, chef du service politique de BFMTV:
"Il vient nous dire qu'il lance un mouvement pour renouveler la politique. Il ajoute "ce mouvement, ce n'est pas une aventure personnelle". Mais quand on est à la une de Paris-Match avec son épouse, que l'on parle de sa vie et qu'on l'étale sur plusieurs pages, on est complètement dans une aventure personnelle", analyse-t-il sur notre antenne.
Hollande: Macron "sait ce qu'il me doit"
Et cette aventure personnelle irrite à l’Elysée. Ce jeudi soir, dans l'émission "Dialogues citoyens" sur France 2, François Hollande a recadré son ministre:
"C'est, entre nous, non pas simplement une question de hiérarchie, il sait ce qu'il me doit, c'est une question de loyauté personnelle et politique", a déclaré le chef de l'Etat.
Emmanuel Macron, a poursuivi François Hollande, "doit être dans l'équipe, sous [son] autorité". Déclinaison du "je décide, il exécute" de Jacques Chirac à son ministre de l'Intérieur de l'époque, un certain... Nicolas Sarkozy.