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Gouvernement

Droit du sol: le ministre de l'Économie estime que ce "n'est pas un problème qui se pose"

Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, à l'Elysée le 29 janvier 2025

Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, à l'Elysée le 29 janvier 2025 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Éric Lombard, contrairement à Gérald Darmanin ou Bruno Retailleau, ne voit "pas de raison" de durcir les règles du droit du sol en France. Pour la porte-parole du gouvernement, cette divergence d'opinions exprime la "polyphonie" de l'équipe de François Bayrou.

Une "polyphonie" qui ne doit pas se transformer en "cacophonie", selon les dires de Sophie Primas, porte-parole du gouvernement. Cette dernière évoquait, sur le plateau de LCI ce dimanche 9 février, les positions divergentes des membres du gouvernement Bayrou sur la question du durcissement du droit du sol en France.

Si les ministres de l'Intérieur et de la Justice, respectivement Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, y sont favorables, d'autres n'ont pas le même avis. C'est le cas d'Éric Lombard, ministre de l'Économie, qui a exprimé ses divergences vis-à-vis de ses collègues.

"Il me semble que le dispositif législatif actuel est tout à fait satisfaisant donc je ne vois pas de raison" de durcir les règles, a-t-il déclaré lors d'un entretien au Grand Jury, émission organisée par RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.

"Cela ne me parait pas nécessaire (...) En termes de politique publique, il faut répondre aux problèmes qui se posent et il me semble que cela n'est pas un problème qui se pose", a ajouté Éric Lombard.

Les divergences, une illustration de "la nouvelle méthode"

Le ministre, venu de la gauche et ancien fidèle de Michel Rocard, a en revanche refusé de mettre sa démission dans la balance si des mesures allant dans le sens d'un durcissement du droit du sol étaient approuvées.

"Il n'y a pas de conflit, il y a des histoires personnelles et des expressions diverses, et il y a une ligne dans ce gouvernement dont François Bayrou est garant (...) et cette ligne me convient tout à fait", a-t-il ajouté.

Pour Sophie Primas, ces différences d'opinions sont l'illustration de "la nouvelle méthode à laquelle personne n'est habitué, ni le Parlement, ni les Français, qui est la polyphonie du gouvernement".

"Il ne faut pas que ça se transforme en cacophonie mais le Premier ministre a pris dans son gouvernement les cadors politiques dont les avis sont très connus et parfois divergents. Il permet à chacun de les exprimer", a-t-elle justifié.

Des "débats" à venir

Ce débat sur un durcissement du droit du sol monte depuis plusieurs jours au sein du fragile gouvernement de François Bayrou. Certaines personnalités issues de la droite, comme Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, appellent à durcir les conditions de ce droit, qui permet aux enfants nés en France de parents étrangers d'accéder à la nationalité à 18 ans.

Fin janvier, c'est le Premier ministre lui-même qui a semblé recadrer ses ministres, en se disant pas favorable à une restriction en métropole - contrairement à Mayotte -, même s'"il y aura des débats".

"Il va y avoir tout le débat au Parlement sur ce sujet-là. Je pense qu'il faut faire attention, ce sont de très grands sujets, d'abord c'est la Constitution. Beaucoup de ceux qui sont Français nés à l'étranger s'intègrent harmonieusement", avait-il estimé.

Fanny Rocher