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Dépôt de plainte, formation des policiers: les mesures attendues de Barnier contre les violences faites aux femmes

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Le Premier ministre doit annoncer lundi 25 novembre des mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes, à l'occasion de la Journée internationale dédiée à ce sujet. Des annonces attendues en plein procès des viols de Mazan.

De nouvelles mesures attendues en pleine affaire Pelicot. Alors que le procès hors norme des viols de Mazan secoue l'actualité, Michel Barnier doit annoncer une série de mesures lundi 25 novembre, à l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes.

Selon La Tribune Dimanche, "le gouvernement se fixe pour objectif que, d'ici à la fin de l'année 2025, les victimes puissent porter plainte dans tous les hôpitaux de France", alors que le dépôt de plainte n'est actuellement pas disponible dans tous les établissements hospitaliers du pays.

Avec le nouveau dispositif, les victimes présumées se déclareront lors de leur visite à l'hôpital. Ensuite, les policiers viendront directement à elles, sans qu'elles aient à se rendre au commissariat. L'objectif est de faciliter le dépôt de plainte et de le rendre plus discret pour les femmes qui n'oseraient pas voir les forces de l'ordre.

Augmenter l'aide d'urgence

En réponse aux demandes répétées des associations de lutte contre les violences faites aux femmes, le gouvernement prévoit également d'augmenter le montant alloué à l'aide universelle d'urgence. Il devrait passer de 13 millions d'euros en 2024 à 20 millions d'euros en 2025.

Prévue par la loi du 28 février 2023, l'aide d'urgence, mise en place fin 2023, vise à venir en aide aux victimes de violences conjugales.

Elle doit être attribuée sous trois à cinq jours, pour aider une victime à quitter le domicile et faire face à ses dépenses immédiates. Plus de 26.000 personnes en ont bénéficié depuis son instauration en décembre 2023.

Mieux former policiers, avocats et médecins

Par ailleurs, la formation des policiers sur les violences faites aux femmes devrait être renforcée avec des temps consacrés à ce sujet environ tous les trois ans, de façon à ce qu'ils y soient sensibilisés tout au long de leur carrière.

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Même ambition côté avocats et médecins. L'idée est qu'ils soient mieux préparés à prendre en charge des victimes présumées, que ce soit pour les écouter ou pour recueillir de potentielles preuves.

La question de la soumission chimique, centrale dans le procès des viols de Mazan et qui était encore mal connue jusqu'à il y a peu, devrait faire partie de la formation.

Sensibiliser à la soumission chimique

Toujours sur le sujet de la soumission chimique, une grande campagne d'information doit débuter lundi. Un numéro de téléphone et l'adresse du Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances seront notamment indiqués dans toutes les pharmacies. Une plateforme d'écoute et d'accompagnement va également voir le jour.

Cette campagne de sensibilisation sera lancée par la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa, avec la fille de Gisèle Pelicot, Caroline Darian, qui a créé une association dédiée à cette question appelée M'endors pas.

Si la question est toujours en réflexion, la définition du consentement pourrait également être revue. En effet, selon La Tribune Dimanche, le ministre de la Justice Didier Migaud est "ouvert à l'idée d'une réécriture" de cette notion.

Une prise de conscience avec le procès Mazan?

La secrétaire d'État Salima Saa assure à l'hebdomadaire que le procès de Mazan, où une cinquantaine d'hommes sont accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot alors qu'elle était inconsciente, droguée à son insu par son mari, a fait bouger les lignes.

"Il y a eu un avant et un après MeToo, il y aura un avant et un après Mazan", soutient la secrétaire d'État.

La députée Modem Sandrine Josso, qui a porté plainte contre un sénateur qu'elle accuse de l'avoir droguée, devenue ensuite porte-parole de l'association M'endors pas, a rappelé ce dimanche sur BFMTV que "la loi ne fait pas tout".

"L'éducation est fondamentale parce qu'il y a beaucoup de choses dans la tête des petites filles et des petits garçons", rappelle-t-elle, faisant référence aux clichés sexistes. "Il y a des lois qui ne sont pas appliquées", a par ailleurs déploré l'élue, appelant à une "prise de conscience sur le consentement, le viol, etc".

Des milliers de personnes dans les rues samedi

En novembre 2017, Emmanuel Macron avait fait de l'égalité entre les femmes et les hommes une "grande cause du quinquennat". Un numéro d'appel d'urgence, le 3919, pour les femmes victimes de violences et leur entourage, a été instauré ainsi que des téléphones grave danger et des bracelets anti-rapprochement notamment. 

Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue à Paris, Bordeaux ou encore Marseille samedi pour réclamer un "sursaut" contre les violences faites aux femmes.

L'appel à manifester avait été lancé par plus de 400 organisations et syndicats, comme le Planning Familial ou #Noustoutes, et des personnalités comme l'actrice Judith Godrèche, présente dans le cortège à Paris.

Juliette Desmonceaux