"Défi climatique", retraites: la feuille de route de la Première ministre Élisabeth Borne

La nouvelle locataire de Matignon doit constituer son équiper pour mener les grands chantiers annoncés par Emmanuel Macron au cours de l'élection présidentielle.

"Écologie, santé, éducation, plein-emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité". Avant même qu'elle ne s'installe à Matignon, Emmanuel Macron a listé la table des matières pour sa nouvelle Première ministre Elisabeth Borne, qui a succédé ce lundi à Jean Castex.

La nouvelle cheffe du gouvernement, anciennement ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, doit désormais incarner cette personne "attachée à la question sociale environnementale et productive", selon le portrait-robot dressé par le président peu après sa réélection.

C'est la thématique qui a occupé la dernière campagne présidentielle. La question du pouvoir d'achat et des mesures pour contrer l'inflation sont une autre priorité de ce second quinquennat Macron.

Sont notamment prévues la prolongation du bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité jusqu'à la fin 2022, la revalorisation des retraites et des prestations sociales ou les chèques alimentaires pour les ménages les plus modestes. Le gouvernement planche aussi sur un "dispositif pérenne et mieux ciblé" que la remise de 18 centimes sur les prix du carburant.

• La réforme des retraites

Mais cette thématique risque d'être rapidement rattrapée par la question sociale, a priori privilégiée par le président réélu, qui souhaite mener avant toute chose "la mère des batailles": le projet de réforme des retraites, qui prévoit l'allongement de l'âge de départ à 64 ans à la fin de ce second quinquennat, puis à 65 ans d'ici 2031.

Emmanuel Macron avait promis fin avril une très large concertation" sur ce projet auquel sont opposés les partenaires sociaux et sur lequel s'était penchée une certaine... Élisabeth Borne, ministre du Travail de juillet 2020 à ce lundi.

• "Agir plus vite et plus fort" face au défi écologique

La nouvelle locataire de Matignon s'est attardée sur le second thème au cours de son discours lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur. Évoquant le "défi climatique et écologique sur lequel il faut agir plus vite et plus fort", Élisabeth Borne s'est dite "convaincue que nous pourrons le faire en associant encore davantage les forces vives de notre territoire, parce que c'est bien au plus près des Français qu'on trouvera les bonnes réponses".

D'abord ministre des Transports au cours des gouvernements d'Édouard Philippe, Élisabeth Borne avait notamment remplacé François de Rugy comme ministre de la Transition écologique et solidaire lors d'un remaniement en juillet 2019, un poste qu'elle aura occupé moins d'un an.

Elle bénéficie aussi d'une autre expérience - moins récente - puisqu'elle a été directrice de cabinet de Ségolène Royal lorsque cette dernière a été ministre de l'Environnement entre 2014 et 2017.

Reste qu'il lui faudra affronter ces chantiers avec une nouvelle équipe gouvernementale, attendue dans les prochains jours. Elle aura aussi la lourde tâche de mener la bataille pour les législatives de juin, ultime étape pour asseoir sa légitimité à ce nouveau poste et diriger l'action de son gouvernement.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV