Couac à Bercy qui annonce l'adoption de la loi Macron avant l'heure

Emmanuel Macron à l'Assemblée le samedi 14 février 2015. - Alain Jocard - AFP
C'est ce qu'on appelle... une boulette. Le ministère de l'Economie a envoyé mardi un communiqué pour "saluer l'adoption du projet de loi pour la croissance" d'Emmanuel Macron. Problème: le vote de la loi par les députés n'était prévu que mardi en fin d'après-midi. Mais l'erreur apparaît encore plus cocasse quand on sait que le gouvernement, incertain sur le vote de ce texte, a décidé dans l'après-midi de recourir à l'article 49-3 de la Constitution qui l'autorise, en engageant sa responsabilité, à "passer en force", sans vote des députés.
Dans le communiqué en question, le ministre "salue la qualité et l’intensité du travail parlementaire qui a permis l’adoption du projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques (...)".
"Une erreur matérielle"
Au cabinet du ministre, on plaide pour une "erreur matérielle". Dans une version rectifiée, le ministère salue "l'adoption du titre III du projet de loi" et la fin de son examen en séance plénière dans la nuit de samedi à dimanche. Or selon l'ordre du jour de l'Assemblée, l'examen de ce projet de loi ne devait avoir lieu qu'après la séance de questions au gouvernement programmée à 15 heures.
L'annonce prématurée risque de ne pas plaire à la trentaine de frondeurs du Parti socialiste. Selon Christian Paul, une majorité d'entre eux votera contre le projet de loi. Mais "les proportions réelles ne seront connues qu'au moment du vote", ajoute-t-il.
Ce n'est pas la première fois qu'un communiqué est malencontreusement envoyé avant l'heure. En 2011, l'ancien ministre socialiste Paul Quilès, soutien de Martine Aubry, avait annoncé la victoire de François Hollande à la primaire du PS trois heures avant la fermeture des bureaux de vote. Il avait expliqué sa bourde par un problème avec la batterie "déchargée" de son ordinateur. "Le message est parti mystérieusement", avait-il ajouté.