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"C'est une faute", "double standard"... La gauche regrette la mise en berne des drapeaux pour les obsèques du pape

La secrétaire nationale du parti Les Ecologistes (EELV) Marine Tondelier arrive pour une réunion avec le nouveau Premier ministre français François Bayrou à l'hôtel Matignon à Paris, le 17 décembre 2024.

La secrétaire nationale du parti Les Ecologistes (EELV) Marine Tondelier arrive pour une réunion avec le nouveau Premier ministre français François Bayrou à l'hôtel Matignon à Paris, le 17 décembre 2024. - LOU BENOIST / AFP

Matignon a annoncé après la mort du pape François la mise en berne des drapeaux des établissements publics lors de ses funérailles, samedi 26 avril. Pour une grande partie des politiques de gauche, cette décision est problématique.

Plusieurs responsables politiques de gauche, dont les chefs de parti Manuel Bompard et Marine Tondelier, se sont insurgés, au nom de la laïcité, de la décision du gouvernement de mettre les drapeaux en berne sur les bâtiments publics samedi 26 avril, jour des obsèques du pape François.

Fait plutôt rare alors que la gauche est actuellement divisée sur la question de la laïcité, les critiques ont été plutôt unanimes.

"Je suis assez choquée par le fait qu'on mette les drapeaux en berne sur les bâtiments publics. La laïcité est un concept qui est pourtant brandi à tort et à travers quand il s'agit de l'islam et notamment des femmes musulmanes. On est là dans un double standard insupportable", a indiqué à l'AFP la patronne des Écologistes Marine Tondelier, qui avait été une des premières responsables politiques à rendre hommage lundi au pape François.

Fabien Roussel, voix dissonante à gauche

"Dans une République laïque, on ne met pas les drapeaux en berne pour le décès d'une personnalité religieuse. Et non, nous ne le faisons pas non plus à chaque décès d'un chef d'État", a dénoncé sur X le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard.

"C'est une faute de mettre en berne les drapeaux pour la mort du Pape. Une faute pour tous les enseignants qui devront ramer pour expliquer la neutralité de l'Etat inhérente à la laïcité", a estimé pour sa part le député socialiste Jérôme Guedj, secrétaire national à la laïcité du parti.

"La France est une République laïque et je ne suis pas favorable à ce que les drapeaux soient mis en berne pour la disparition d'une autorité religieuse", a tonné le député du groupe écologiste et ancien insoumis Alexis Corbière.

Seule voix légèrement dissonante à gauche, le patron du Parti communiste français Fabien Roussel a refusé mercredi matin lors d'une interview sur France Inter de nourrir la polémique. "Je comprends que ça fasse débat. Mais franchement, il y a d'autres sujets sur lesquels on doit s'écharper aujourd'hui", a-t-il estimé.

"À la suite du décès du pape François, le gouvernement a décidé que les drapeaux devront être mis en berne sur les bâtiments publics le jour de ses obsèques solennelles", avait simplement indiqué mardi Matignon.

En 2005, année des 100 ans de la loi de 1905 sur la laïcité actant la séparation de l'Eglise et de l'Etat en France, la gauche avait déjà critiqué la décision par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de mettre les drapeaux en berne après la mort du pape Jean-Paul II.

Tom Kerkour avec AFP