Bruno Retailleau favorable à l'interdiction des mariages avec des personnes en situation irrégulière

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale, à Paris, le 11 février 2025. - Thibaud MORITZ / AFP
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a apporté son soutien ce dimanche 16 février à une proposition de loi centriste visant à "interdire un mariage" quand l'un des époux est en situation irrégulière et dit comprendre la décision du maire d'extrême droite Béziers, Robert Ménard, d'avoir refusé une union pour ce motif.
"On sait très bien que par la voie du mariage, on peut ensuite régulariser", a souligné le ministre de l'Intérieur, interrogé par au cours d'une émission d'Europe 1-Les Echos-CNews.
"Je soutiens (ce texte, ndlr) et je pense que quand la règle est mal faite, il faut la modifier", a estimé Bruno Retailleau, rappelant que la proposition "sera soutenue par le gouvernement, par la voix du garde des Sceaux" Gérald Darmanin.
Un futur marié finalement expulsé
Interrogé sur la convocation du maire de Béziers, Robert Ménard, mardi, par la justice pour avoir refusé l'union d'une Française avec son compagnon en situation irrégulière en 2023, Bruno Retailleau a relevé que c'est "le maire, soucieux de l'ordre public (...) qui se retrouve devant le tribunal, devant les juges et non pas l'individu qui est entré irrégulièrement".
En juillet 2023, Robert Ménard, qui épouse une variété de combats de m'extrême droite, avait refusé de marier en mairie un Algérien de 23 ans et sa compagne française de 29 ans, expliquant qu'il "n'allait pas marier quelqu'un qui a l'obligation de quitter le territoire (OQTF)".
"Défavorablement connu des services de police et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français depuis août 2022", selon le préfet de l'Hérault, le jeune homme avait été expulsé vers l'Algérie deux semaines plus tard. Plusieurs associations, dont le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), s'étaient insurgées contre ces décisions.
Robert Ménard encourt la prison et l'inéligibilité
Le maire de Béziers, attendu mardi dans le bureau du procureur, encourt 5 ans de prison, une amende de 75.000 euros et une peine d'inéligibilité.
Jeudi, le Sénat examinera une proposition de loi portée par le centriste Stéphane Demilly visant à "interdire un mariage en France lorsque l'un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire".
La semaine dernière, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait dit son souhait que la loi "change" pour que le maire puisse "s'opposer à un mariage".