Gilbert Collard traite de "trouillard" et de "péteux" Jean-Luc Mélenchon

Gilbert Collard, le député du Gard. - Martin Bureau - AFP
Des noms d'oiseau ont volé samedi dans l'après-midi à l'Assemblée nationale. En plein débat sur la très discutée loi asile, dont le vote final pourrait intervenir ce dimanche, les députés Jean-Luc Mélenchon et Gilbert Collard se sont écharpés au sujet de l'opération anti-migrants menée dans la journée par une centaine de militants d'extrême droite appartenant au mouvement Génération identitaire dans le col de l'Echelle.
"Les amis de M. Collard"
Successivement, des élus de la gauche se sont émus dans l'Hémicycle de cette opération et dénoncé le comportement de la préfecture des Hautes-Alpes qui a précisé "suivre" l'opération. Ils ont alors réclamé à Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur présent à l'Assemblée, de condamner l'action du mouvement d'extrême droite. Est alors venu le tour du député des Bouches-du-Rhône de prendre la parole lors de l'examen de l'article 16 de la loi.
"Ce sont les amis de M. Collard qui sont là-bas mais comme lui est ami de la loi, sans doute s’associera-t-il à moi pour demander au ministre de l’Intérieur qui prétend que l’état de droit doit être rétabli partout, et notamment à Notre-Dames-des-Landes", a débuté Jean-Luc Mélenchon, s'en prenant au député du Gard.
Le leader de la France insoumise a poursuivi son propos estimant que "ces gens là-bas" - les élus FN, NDLR - ont installé "une ambiance de suspicion, de mauvaise intention à l’égard de tout ce qui bouge". "Voilà que 100 de leurs partisans qui se sentent autorisés à aller à la frontière repousser, dans la neige, de pauvre gens qui s’y trouvent. Je pense que personne parmi nous n’approuve une méthode pareille." Continuant face à la bronca du banc où sont installés les représentants du Front national, Jean-Luc Mélenchon a réclamé l'intervention de l'Etat pour éviter "que dorénavant les frontières soient protégées par les amis de Mme Le Pen qui ne protègent rien mais créent du désordre".
"Trouillard, péteux!"
Immédiatement, le principal intéressé, Gilbert Collard, a pris la parole réclamant un rappel au règlement qui lui a permis d'obtenir la parole pendant deux minutes comme le prévoit le règlement de l'Assemblée nationale. "M. Mélenchon il y a très longtemps que vous planez, je n’ai pas d’hélicoptère, mais alors vous qu’est-ce que vous pouvez avoir comme hélice", a rétorqué le député affilié au FN du Gard. Avant de reprendre la parole pour revenir sur ces attaques quelques heures plus tard, cette fois-ci au moment des discussions sur l'article 19 de la loi asile.
En arguant à nouveau l'article 58 du règlement de l'Assemblée pour "fait personnel", Gilbert Collard répond avec cynisme à Jean-Luc Mélenchon condamnant "toutes les formes de milice, y compris (...) les milices obsessionnelles de gauche qui ne cessent dans un tic verbal, répétitif, comme le tic-tac d’une horloge, de parler de xénophobie, d’extrême droite". Coupé par le président de séance, le député demande alors à pouvoir s'exprimer librement et raille son opposant de la France qui rappelait avoir fait l'objet de menaces de l'ultra-droite.
"Je vais vous dire une chose M. Mélenchon, j’ai reçu un cocktail Molotov, moi, je n’ai pas pleuré, vous vous en foutez, je le sais, il n’y a que votre tête qui compte", lance Gilbert Collard, avant de s'emporter au moment de rappeler la condamnation d'un homme qui l'avait menacé de venir l'égorger à son domicile.
Et de fulminer: "Vous vous êtes tu ! Trouillard, trouillard, péteux!"