Gérard Larcher manœuvre pour conserver la présidence du Sénat

Gérard Larcher - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Ce devait être une formalité au vu des résultats des élections municipales, départementales et régionales, plutôt favorables à la droite: Gérard Larcher s'apprêtait à être réélu dans un fauteuil à la présidence du Sénat, lors du renouvellement partiel de la chambre haute en septembre. La recomposition politique en cours pourrait cependant contrarier cette victoire annoncée.
Le président du groupe La République en marche au Sénat, François Patriat, pourrait en effet tenter de bouter Gérard Larcher hors du "plateau", l'équivalent du Perchoir de l'Assemblée. En coulisse, Jean-Paul Delevoye, chargé des investitures pour le parti présidentiel, La République en marche, s'active pour le compte de François Patriat. "Il est tous les jours au Sénat et promet beaucoup de choses à tout le monde. Il est d'autant plus crédible qu'il ne manœuvre pas pour son propre compte", confie au Figaro un élu Les Républicains.
Si le groupe LREM est et devrait rester largement minoritaire au palais du Luxembourg (il compte une trentaine de membres sur 348 sièges et en espère au mieux 60), il peut néanmoins compter sur ses alliés du Modem, une parti du groupe socialiste et quelques constructifs pour tenter d'imposer un président macroniste.
Boulevard à droite
L'ancien ministre de Jacques Chirac a donc de quoi se sentir menacer. Il reste toutefois le grand favori pour cette élection. Gérard Larcher s'est en effet assuré que la voie serai libre pour lui le moment venu: bien aidé par le départ de Jean-Pierre Raffarin, qui aurait pu vouloir disputer la belle de leur duel pour la présidence, Gérard Larcher a écarté la concurrence "par le haut", en nommant au Conseil constitutionnel l'ancien garde des Sceaux Michel Mercier, élu Modem capable de faire la jonction entre droite modérée et macronistes. Une pirouette dont l'entourage du troisième personnage de l'Etat assure, toujours dans Le Figaro, qu'il s'agissait d'une "promesse".
Les listes LR, conçues par ses soins, cherchent à minimiser les dissidences. L'élu des Yvelines s'est d'ailleurs assuré du soutien de la plupart des "constructifs", comme l'assure Fabienne Keller: "Il n'y a aucun doute: nous soutiendrons Gérard Larcher, qui a bien piloté le Sénat." Enfin, Gérard Larcher dispose de quelques postes à distribuer pour amadouer les ambitieux, dont la vice-présidence laissée vacante par Jean-Claude Gaudin et le présidence de la commission des affaires économiques, libérée par Jean-Claude Lenoir.
Si "Larcher ne suscite pas de passions hostiles" aux dires d'un sénateur LR, le Sénat reste toujours imprévisible. "Il sait faire", se rassure Roger Karoutchi.