Censure sur le budget: le RN tranchera mercredi, Jordan Bardella ne veut pas aggraver "l'instabilité"

Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN) et député européen, à Tonneins (Lot-et-Garonne), le 10 novembre 2024. - Thibaud Moritz / AFP
Censura, censura pas? Officiellement, le RN n'a pas encore pris sa décision après l'utilisation par François Bayrou de l'article 49.3 de la Constitution sur le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). "Nous trancherons mercredi matin", a expliqué le président du parti Jordan Bardella, ce mardi 4 février sur Europe 1 et Cnews.
Mais ce dernier semble clairement pencher pour la deuxième option. "Si, on est tout à fait honnête ce matin, le gouvernement ne peut pas tomber dans tous les cas, puisque le Parti socialiste ne participera pas au vote de la censure", souligne-t-il d'abord avant d'ajouter: "Je pense que dans la période dans laquelle nous sommes, les Français ne tireraient pas profit d'une nouvelle forme d'instabilité qui pourrait avoir des conséquences lourdes sur l'économie."
"Il faut éviter l'incertitude parce qu'il y a beaucoup de nos compatriotes, alors que l'année 2025 est engagée, qui sont extrêmement inquiets d'une instabilité qui pourrait s'installer dans la durée", a-t-il justifié.
"Cette instabilité pourrait avoir des conséquences plus lourdes pour l'économie que lors de la précédente censure au mois de décembre du gouvernement Barnier", a-t-il expliqué.
"Il faut bien un budget"
Est-ce l'avis de tous les membres de son parti? "J'ai donné à Jordan Bardella et Marine Le Pen (...) mon avis, je leur ai dit que ce budget mériterait la censure", a déclaré lundi soir sur LCI le député et porte-parole RN Jean-Philippe Tanguy. "Mais il y a d'autres considérations."
Tout en estimant avoir "arraché des victoires" sur le budget, comme le prix de l'électricité, Jordan Bardella a maintenu que "c'est un mauvais budget qui demande des efforts toujours aux mêmes et ne fait pas les bonnes économies". Mais "on peut parfaitement distinguer la critique politique qu'on peut faire d'un budget et le fait de renverser la table (...) Il faut bien un budget", a-t-il insisté.
Jordan Bardella n'a pas exclu que le gouvernement puisse ensuite "tomber sur un autre sujet". Mais il n'a pas été interrogé sur le fait de savoir si le RN pourrait voter le motion de censure "spontanée" que compte déposer la semaine prochaine le PS sur la politique migratoire du gouvernement.