Charles de Courson se dit "contre" le budget du gouvernement mais ne votera pas la censure

Le rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale, Charles de Courson (Liot), a critiqué lundi avec virulence les hausses d'impôts du projet de budget 2025 qui vont selon lui "accélérer la montée du chômage", mais a exclu de voter la censure.
"Je ne voterai pas la censure: je suis contre ce budget mais il ne faut pas ajouter du chaos au chaos", a-t-il déclaré sur Europe 1.
Dans ce projet de budget, "on augmente massivement les prélèvements obligatoires, de 0,9 point de PIB, à peu près 27 milliards. Le taux d'impôt sur les sociétés, qui était redescendu à 25%, on le remonte pour les groupes de plus de 3 milliards d'euros (de chiffre d'affaires) à 40%", a-t-il regretté. "Et les dépenses, par rapport à la richesse créée, ne baissent que de 0,1 point, c'est-à-dire 3 milliards". Le patronat est poussé à "ne plus investir dans notre propre pays".
Des pertes de recettes doublées en 2025
Selon Charles de Courson, ces mesures présentées comme temporaires, risquent de devenir pérennes car il faudra aussi économiser les années suivantes. "Le temporaire devient permanent en France en matière fiscale. C'est très dangereux et ça va accélérer la montée du chômage, qui remonte depuis mi-2024", a-t-il estimé. "On a atteint un point bas à 7,2% (de taux de chômage, NDLR) à mi-2024 et les perspectives, c'est autour de 8% en 2025".
"Tout le monde sait que si ce budget était mis au vote, il y aurait 300 à 350 voix contre, d'où le 49-3" annoncé, a-t-il poursuivi. Il estime que les concessions au Parti socialiste ne coûteront pas cinq milliards d'euros mais sept milliards, dont 5,8 milliards dans la loi sur la Sécurité sociale et "1,3-1,4 milliards dans la loi de finances".
"Le déficit prévisionnel de la loi sur la Sécurité sociale, qui était estimé à 15 milliards, est à 23 milliards", a-t-il jugé.
Il a aussi mis en garde sur les conséquences du réajustement à la baisse des prévisions de croissance, à 0,9% contre 1,1%, dans un contexte où l'inflation a aussi baissé à 1,2% au lieu des 2% qui prévalaient lors de l'élaboration de la loi de finances initiale: les pertes de recettes seront doublées par rapport à ce que va annoncer le gouvernement, selon lui. "Au lieu d'une perte de 3 milliards, on serait plutôt à 6, 7 ou 8 milliards" d'euros.