Algérie: après la menace de Retailleau, Chenu lui répond qu'il n'a "rien à faire dans ce gouvernement"

Le ministre de l'Intérieur laisse planer la menace d'une démission s'il n'arrive pas à mener à sa façon le brûlant dossier algérien. Chiche, lui répond ce dimanche 16 février sur BFMTV le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu.
"Il a déjà cédé Bruno Retailleau. Cela fait sept mois qu'il est ministre de l'Intérieur, il a déjà cédé. D'abord il a déjà perdu des milliers, des centaines d'arbitrages: l'AME, les femmes voilées dans les sorties scolaires… Il a déjà perdu sa crédibilité. Il a déjà accepté de se soumettre à des logiques, de reculer", estime le député du Nord sur notre antenne.
"Si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais", a déclaré samedi auprès du Parisien le ministre de l'Intérieur interrogé sur sa volonté de quitter le gouvernement en cas d'incapacité d'appliquer sa politique face à l'Algérie.
"Il sait qu'il n'a pas les moyens d'aller jusqu'au bout"
Alors que les tensions entre Alger et Paris sont palpables pour un certain nombre de raisons (question des "influenceurs algériens", détention de Boualem Sansal), Bruno Retailleau a assuré vouloir tenir un "rapport de force", menaçant l'ancienne colonie française d'une "riposte graduée" si elle n'accepte pas de "reprendre ses ressortissants dangereux".
Des mots dans le vent, pour Sébastien Chenu. "Cela fait trembler quand Bruno Retailleau parle", ironise-t-il. "Je préférerais qu'il agisse! Boualem Sansal cela fait quatre mois qu'il est enfermé, Bruno Retailleau cela ne le dérange pas?"
Il assure que le reste du gouvernement, ainsi que le président de la République, ont déjà été suffisamment clairs sur leur position. "Ils ne veulent pas revenir sur les accords de 1968 avec l'Algérie, le président de la République l'a dit. Alors qu'est-ce croit Bruno Retailleau? Qu'il va faire bouger les lignes à lui tout seul?", s'interroge le porte-parole du parti d'extrême droite.
"Je lui dis d'arrêter de faire croire aux Français qu'il aura les résultats puisqu'il n'a pas les leviers en main (...) il n'a rien à faire dans ce gouvernement".
Pour le député, le membre du gouvernement est pris à son propre piège. Il estime qu'il a utilisé la visibilité offerte par sa place au sein de l'exécutif pour lancer sa campagne pour la direction du parti Les Républicains face à Laurent Wauquier, mais qu'il se retrouve sans capacité d'agir.