Florian Philippot: Marine Le Pen n'a "pas que des amis" au FN

Florian Philippot - JOEL SAGET / AFP
Et s'il n'était que le premier obstacle sur la route des frontistes "canal historique", avant Marine Le Pen elle-même? Au lendemain de sa démission du Front national, Florian Philippot a mis en garde, ce jeudi sur RTL, celle avec qui il formait un tandem politique: selon l'ancien vice-président du parti, Marine Le Pen "n’a pas autour d’elle que des amis".
"Mégretisation"
"Ne comptez pas sur moi pour cracher sur Marine Le Pen", a prévenu Florian Philippot, qui regrette le "rétrécissement" du Front national sur ses bases historiques (identité et immigration), mais ne renie pas sa collaboration avec la présidente du parti. Selon le fondateur du mouvement Les Patriotes, la candidate battue au second tour de la présidentielle se retrouve isolée après son départ.
"J’étais son principal porte-parole, bouclier, défenseur. Je ne suis plus là, maintenant peut-être qu’elle va se retrouver un peu seule. Il y a des gens autour d’elle qui ne pensent pas du tout comme elle. Elle n’a pas autour d’elle que des amis. Il y a des marinistes opportunistes, qui étaient là il y a 25 ans et qui ne l’étaient pas du tout", prévient-il.
"Je ne dis pas que Marine a changé de convictions dans son for intérieur. Elle laisse faire des choses, et laisse dire des cadres qui disent l’inverse de ce qu’elle dit", regrette son ancien conseiller, inspirateur de la dernière campagne présidentielle.
Le souverainiste, opposant résolu à la monnaie unique, dénonce une "mégretisation" du FN, en référence à la scission provoquée par l'exclusion de Bruno Mégret, numéro deux du parti, en 1998. "Le MNR, c'est eux", avance Florian Philippot, évoquant l'échec de la formation mégrétiste.
Outrances
Le retour aux fondamentaux en cours au Front national n'est pas du goût de l'énarque, qui constate:
"Le Front est inaudible parce qu’il a voulu l’être. Moi je voulais qu’on fasse une rentrée sur Macron, sur le terrorisme islamiste, sur la CSG… Le Front ne va pas dans la bonne direction. (...) Des outrances commençaient à être acceptées, comme cet été lorsqu'un de nos députés disait ‘dédiabolisation, piège à cons’, et que ça ne choquait personne, sauf moi."
Celui qui estime la rupture "nécessaire" et déclare se sentir "beaucoup mieux" estime "ne pas avoir organisé de scission", mais compte ses forces au micro de RTL: "On a le seul vrai économiste du parti, le conseiller éducation. On aura quelques dizaines de conseillers régionaux, et des milliers de militants". En son temps, Bruno Mégret avait emmené 60% des cadres du Front national dans ses bagages.