Fillon, Aliot ou Mélenchon critiquent l'éviction de Zemmour

Le polémiste Eric Zemmour - AFP
Après son éviction d'iTélé à cause de la polémique suscitée par ses propos sur les musulmans dans un quotidien italien, Eric Zemmour a été défendu samedi par le FN qui a crié à "la censure", mais ce renvoi a aussi suscité des réserves de Daniel Cohn-Bendit ou Jean-Luc Mélenchon, tandis que SOS Racisme appelait RTL et Le Figaro à se séparer du polémiste. "La censure de #Zemmour par @itele est détestable!", a tweeté la présidente du Front national Marine Le Pen, et Louis Alliot, vice-président du parti, annonçait avoir annulé sa participation à la matinale de iTélé le 7 janvier.
Pour Fillon, "oui au débat, non à l'uniformité"
"L'éviction d'Eric Zemmour d'iTélé n'est pas une bonne nouvelle pour la démocratie #policedelapensée", a déploré le député UMP des Alpes maritimes Eric Ciotti. Tout en jugeant les propos d'Eric Zemmour "souvent insupportables", l'ancien député européen Daniel Cohn-Bendit, chroniqueur sur Europe 1, a déclaré qu'il se devait de soutenir la présence d'Eric Zemmour "dans l'espace public". "Comme je défends la proportionnelle et le droit du FN d'être représenté à l'Assemblée nationale, je me dois de défendre la présence de Zemmour dans l'espace public, que cela me fasse mal ou pas. Au nom de la liberté et de la diversité dans les médias".
"Mieux vaut le débat avec Zemmour que l'uniformité intellectuelle!", a jugé pour sa part l'ancien Premier ministre UMP François Fillon.
"Quelle tristesse" pour son contradicteur Domenach
Dès vendredi soir sur Twitter, le journaliste Nicolas Domenach, qui affrontait Zemmour depuis des années sur la chaîne dans "Ca se dispute", a lui aussi regretté son éviction: "Avec Zemmour, on s'est débattu. On s'est affronté. On s'est aimé, on s'est exaspéré, mais toujours respecté. Un temps d'échanges. Quelle tristesse!". "J'ai toujours dit que j'étais pour débattre (avec) Zemmour entre autres", a-t-il ajouté dans un autre tweet alors que la nouvelle affaire Zemmour suscitait le buzz sur Twitter.
"Ca se dispute" a été supprimé après plusieurs jours de vive polémique sur des propos d'Eric Zemmour à un journal italien. Il avait notamment déclaré que les musulmans "vivent entre eux, dans les banlieues" et que "les Français ont été obligés de les quitter". Il a en revanche affirmé que le verbe "déporter" (cinq millions de musulmans français) qui apparaît dans l'interview au Corriere della Sera, n'avait pas été prononcé, comme l'a reconnu le journaliste italien.
Mélenchon: "Virer Zemmour n'est pas une décision utile"
La controverse a cependant continué, Eric Zemmour dénonçant "une manipulation fantastique". "Je suis scandalisé!", a réagi samedi sur une radio locale le maire de Béziers soutenu par le FN, Robert Ménard, qui l'a récemment reçu dans sa ville. "Les mêmes qui ne cessent de te parler de liberté d'expression (...), tout ce qu'ils trouvent à faire, c'est de lui interdire de parler. Ce sont des tartuffes".
Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, qui avait le premier épinglé le polémiste pour ses propos, a soutenu samedi que "Virer Zemmour n'est pas une décision utile à la lutte contre ses idées".
Côté PS, plusieurs députés se sont félicités de la décision. Tout comme SOS Racisme et le CRAN, qui ont exhorté RTL, Paris Première et Le Figaro à prendre "la même décision". Des organisations anti-racistes ont annoncé leur intention de saisir la justice à la suite des propos du chroniqueur, déjà condamné pour incitation à la haine raciale.